Le laboratoire BioneXt Lab, dirigé par le Dr Jean-Luc Dourson, lance un centre de tests Covid alternatif. Le médecin en précise la valeur ajoutée.
Le fondateur et directeur général du laboratoire BioneXt Lab, le Dr Jean-Luc Dourson, a inauguré, jeudi, une station de tests Covid-19 pas comme les autres. Elle se différencie des autres sites de dépistage pour deux raisons principalement : elle fonctionne via le scannage par les patients d’un code QR afin de limiter leur temps d’attente et dispose de 100 places de parking. Selon le médecin, il s’agit d’«assurer davantage de confort aux personnes désirant se faire tester, car il était important, pour nous, d’augmenter l’offre de prélèvements PCR Covid, du fait de la seconde vague de crise sanitaire.» De manière générale, le médecin estime qu’il «était important de proposer une nouvelle station de tests, laquelle est complémentaire aux 22 autres centres de prélèvement du pays. Concrètement, cette nouvelle centrale de Leudelange qui vient d’ouvrir (jeudi) a pour but d’offrir à la population une nouvelle organisation et un nouveau site pour les prélèvements PCR.»
«Un réel besoin de complémentarité»
L’initiative se serait imposée d’elle-même, selon le médecin : «Il y avait un besoin, car nous avons constaté qu’il y avait des files d’attente relativement importantes sur tous les sites du pays. Nous sommes toujours présents au centre d’Esch-sur-Alzette, qui a été ouvert par le ministère de la Santé (NDLR : dans l’ancien garage BMW Muzzolini). Cela étant, ce centre a été converti, depuis quelques jours, en centre de consultation. Les patients y vont donc pour consulter un médecin. En général, il s’agit de patients symptomatiques. Ici, à Leudelange, ce n’est pas la même chose : les patients qui arrivent ont déjà consulté un médecin, disposent d’une ordonnance et veulent avoir un prélèvement.»
Concrètement, afin de déployer ce nouveau site de dépistage, le laboratoire BioneXt Lab s’est tourné vers la compagnie d’assurances Foyer, qui a gracieusement mis à sa disposition son parking de 100 places à destination des patients. De plus, la commune de Leudelange a fourni toutes les autorisations nécessaires «pour qu’on puisse rapidement mettre ce site sur pied. Ainsi, nous avons pu installer les tentes et conteneurs en l’espace de huit jours. Cette organisation est inédite, car, contrairement aux autres sites où les patients doivent faire la file en voiture, nous avons voulu éviter la contrainte liée à de potentiels embouteillages sur la voie publique».
Système de tickets comme à la boulangerie
Avec ce système, les patients attendront dans leur voiture garée jusqu’à ce qu’ils soient pris en charge. Et cela est rendu possible grâce à un système de tickets intelligent, nous explique le directeur de BioneXt Lab : «On scanne un QR code sur un panneau, lequel va donner un ticket virtuel au patient sur son smartphone et un temps d’attente lui sera indiqué. Ce ticket permettra au patient de patienter dans son véhicule avant d’être pris en charge. Nous allons déployer cette solution sur l’ensemble de nos centres de prélèvement, évidemment après en avoir informé le ministère de la Santé. En clair, nous sommes dans une optique de complémentarité avec les centres gérés par l’État et cela ne fait, finalement, que renforcer l’offre globale du pays à un moment où nous nous trouvons à un pic épidémique. De ce fait, la démarche ne peut être que positive et va dans le bon sens. Et je pense que d’autres sites du genre ouvriront encore ailleurs dans le pays dans les prochaines semaines, afin qu’on puisse tester au maximum les citoyens, et en vue d’isoler les personnes positives au maximum.»
Pour un confort supérieur
Ce centre prévoit de fonctionner jusqu’en mars et une reconduction est envisageable si nécessaire : «Nous avons d’emblée prévu six mois de présence avec cette solution, laquelle permettra aux patients de ne pas devoir attendre à l’extérieur dans le froid durant les mois d’hiver. Et pour ceux qui viennent à pied ou en bus, une tente chauffée a été prévue pour qu’ils puissent être accueillis selon le même système de tickets.» Le Dr Dourson précise la procédure mise en place : «Les patients qui viennent en voiture connaîtront leur temps d’attente après avoir scanné le code QR. Ils seront ensuite invités à se présenter dans la salle d’attente. Dans celle-ci, qui contiendra au maximum une dizaine de personnes, les patients seront convoqués par le biais d’un écran sur lequel sont affichés des numéros en fonction de l’ordre de passage. En ce qui concerne les personnes qui arrivent à pied ou en bus, le même processus est valable. Nous avons installé une borne sur laquelle ils peuvent prendre un ticket avant de patienter dans une salle d’attente chauffée. Bref, les patients sauront, en temps réel, quel est le délai d’attente correspondant.»
Un traitement de grande capacité
Le Dr Dourson a tout prévu et défend bec et ongles son projet : «Ce système permet d’avoir un traitement de grande capacité, car nous disposons de 100 places de parking. De plus, le système de tickets virtuels facilite le flux de patients, car il indique, en temps réel, le délai d’attente… Il s’agit du premier centre de ce type qui soit équipé ainsi. Les prélèvements sont assurés par des infirmières de notre laboratoire, qui est également renforcé par des personnes de la réserve sanitaire émanant du ministère de la Santé et par des personnes externes : nous avons pu avoir accès à des listes de personnes qui sont habilitées à pouvoir réaliser des prélèvements. Celles-ci ont été formées en vue de renforcer les équipes du laboratoire, après avoir suivi une formation en amont, qui leur permet d’être à l’aise avec le prélèvement naso-pharyngé. Car on parle bien d’un acte infirmier pour lequel il faut être un minimum entraîné. Ces professionnels de santé viennent de toutes les branches, paramédicales notamment. Les patients pourront compter sur au minimum deux préleveurs par jour, sans oublier le personnel en charge de l’accueil administratif. Ce contingent est renforcé de manière dynamique, en fonction du volume, en cours de journée. Nous nous adaptons en fonction des pics et des creux de la pandémie, car le laboratoire est situé à quelques centaines de mètres. Il y a actuellement quatre personnes, en tout, qui gèrent le centre.»
Claude Damiani