Le niveau d’éducation élevé gagne en importance, les résidents luxembourgeois n’occupent plus que 26,7 % de l’emploi salarié, mais restent les mieux payés.
Dans ce petit pays hautement cosmopolite, les résidents Luxembourgeois ne représentent plus que 26,7 % de l’emploi salarié, derrière les résidents étrangers à 27,8 % et les frontaliers à 45,5 %. Le Statec fournit dans son dernier «Regard» des statistiques intéressantes et révélatrices des évolutions de l’économie nationale.
*Ce sont les salariés hautement qualifiés qui en profitent le plus avec, à l’opposé, les moins qualifiés. Au milieu, ça rame. En effet, la part des diplômés de niveau tertiaire (master et bachelor) a fortement augmenté depuis 2002, alors que le niveau secondaire (niveau bac) a diminué. La part du niveau de base a connu une légère augmentation depuis 2010, sauf dans la construction, le commerce et l’Horeca, où il a augmenté plus fortement.
Le Statec observe que l’emploi du secteur des activités financières et d’assurance a vécu «la métamorphose la plus importante au cours des dernières décennies ». La part des postes de niveau d’éducation secondaire est tombée de 48 % à 22 % entre 2002 et 2018, alors que la part des postes de niveau tertiaire (études supérieures) a progressé de 47 % à 74 %. Explication du Statec : les travaux de type administratif effectués en grande partie par des salariés moyennement qualifiés (45 % de l’emploi en 2002) ont disparu presque totalement (10 % des salariés en 2018) et c’est dû à l’automatisation et l’externalisation auxquelles s’ajoute un niveau de compétences plus élevé pour répondre aux métiers de la finance toujours plus complexes.
D’une manière générale, le Statec observe une diminution des professions aux qualifications intermédiaires et une forte montée en puissance des métiers du type «col blanc» hautement qualifiés. Ce n’est que dans l’administration publique, le commerce et l’Horeca que les «cols blancs peu qualifiés» (employés du type administratif et personnel des services directs aux particuliers, commerçants et vendeurs) restent des professions qui représentent plus de 40 % des salariés.
Si les deux tiers des emplois salariés sont occupés par des cols blancs, on constate tout de même une base assez stable au niveau des professions du type col bleu peu qualifié grâce au secteur de la construction qui reste un important employeur au Luxembourg.
En huit ans, l’emploi a considérablement augmenté. Le nombre de postes occupés par des personnes de niveau d’éducation de base a augmenté de 39 % en 8 ans et celui pour les personnes disposant d’un diplôme de niveau supérieur de 61 %. Les postes de directeurs, cadres de direction et gérants ont carrément doublé. En revanche, le nombre de postes pour diplômés du secondaire a diminué de 4 %.
Où retrouve-t-on les différentes catégories de salariés ? La part de salariés résidents étrangers est la plus importante dans l’Horeca (avec 46 %), la construction (36 %) et les services administratifs et de soutien (34 %), mais aussi dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (34 %) et les activités financières et d’assurance (30 %).
Pas plus diplômés
À l’exception des postes de direction, où ils sont moins présents, les résidents de nationalité luxembourgeoise exercent, à niveau d’éducation comparable, des professions plus rémunératrices et travaillent majoritairement dans les secteurs les mieux rémunérés. 65 % des résidents luxembourgeois travaillent dans les secteurs hautement rémunérateurs, contre 42 % des résidents étrangers et 37 % des frontaliers seulement. Ces derniers travaillent davantage dans l’industrie, le commerce, la construction et les services administratifs et de soutien.
En résumé, les résidents luxembourgeois occupent les emplois les plus rémunérateurs. Les salariés luxembourgeois sont-ils plus diplômés que les étrangers ? En matière d’études supérieures, la réponse est non. Ils sont mêmes moins nombreux que les résidents étrangers et les frontaliers. Par contre, la part de diplômés du niveau secondaire est plus importante chez les Luxembourgeois et les frontaliers que chez les résidents étrangers, alors que parmi ces derniers la part de salariés disposant d’un niveau d’éducation de base est particulièrement élevée.
Geneviève Montaigu