Le préfet du Nord a assuré mardi que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne au 1er janvier ne signifierait pas un « retour à la frontière d’il y a 50 ans » à Calais et Dunkerque, grâce à une gestion fondée « massivement » sur l’intelligence artificielle.
« Avec le Brexit, on ne va pas redécouvrir le contrôle qu’on a pu voir dans les années 1960 et 1970. On ne va pas réinventer la frontière d’il y a cinquante ans », a déclaré à la presse Michel Lalande en marge d’une exercice de simulation des contrôles une fois le Brexit effectif, fermé aux médias.
« On réinvente la frontière du XIXe siècle, avec une gestion, une administration qui passe massivement par de l’intelligence artificielle », a-t-il ajouté, jugeant que pour « répondre à un défi douanier, sécuritaire vétérinaire et des personnes », les quelque « 700 » personnels recrutés devront s’appuyer « massivement sur le numérique, comme tout ce qui est photo, tout ce qui permet de travailler de manière plus agile qu’avec un contrôle humain qui nécessite du temps ».
Les autorités, qui travaillent depuis plusieurs mois sur « un seul scénario, celui du +no deal+ », ont mis en place mardi un exercice pour « vérifier comment s’organisent les différents contrôles » douaniers, phytosanitaires et de personnes au port de Calais, à l’entrée du tunnel sous la Manche et au port de Loon-Plage, près de Dunkerque.
« Nous testons un cas particulier, l’hypothèse où pour des raisons très diverses, nous serions obliger d’organiser des contrôles en mode dégradé à adapter en fonction de l’intensité des trafics », a rapporté le représentant de l’Etat.
Des contrôles en « une minute grosso modo »
Au 1er janvier, les contrôles sur les personnes vont « passer de quelques secondes à une minute grosso modo », « l’intensité des contrôles va être renforcée, le temps de passage à la frontière va être accru. »
« Pour éviter des queues innombrables devant les infrastructures portuaires, au Royaume-Uni comme en France, il faut organiser des process de contrôles efficaces, c’est-à-dire productifs, rapides, mais contrôles tout de même », a souligné le préfet, pour que « le rétablissement des contrôles ne soit pas synonyme de désordre public. »
L’Etat a recruté 180 nouveaux agents à la police aux frontières, 280 douaniers et 140 personnes pour les contrôles phytosanitaires.
Les opérateurs portuaires, « avec l’aide de l’Etat », ont investi 40 millions d’euros au total en vue du Brexit, notamment dans de nouvelles infrastructures – routes, parkings et bâtiments phytosanitaire en particulier.
AFP