Avec Michel Leflochmoan, l’entraîneur de ses glorieuses années (cinq titres consécutifs entre 2005 et 2009), Dudelange va tenter de se reconstruire, notamment offensivement.
Le F91 est-il favori ou, pour la première fois depuis très longtemps, quasiment simple outsider ?
Sébastien Rémy : «Le F91 n’est absolument pas favori. Et je vous aurais dit la même chose les cinq dernières années. C’est très indécis. On va assister au championnat le plus intéressant de ces dix dernières années. Cinq à six clubs peuvent prétendre être champion et ce sera le plus costaud mentalement qui s’imposera. Nous, pour l’heure, on a une équipe impliquée, travailleuse et qui aura aussi besoin de chance pour être sacrée. Même si la perte du titre, la saison passée, n’est pas explicable que par un manque de chance. D’autres facteurs sont entrés en ligne de compte.»
L’effectif est-il qualitativement supérieur à son prédécesseur ?
«J’ai horreur des comparaisons. Il est différent et il faut qu’on parvienne à en faire un collectif. Ce qui me gêne, c’est qu’on a toujours fait beaucoup de reproches et qu’on en fait encore au F91 au sujet de nombre d’arrivées et départs. On continue de parler de révolution à Dudelange. Or cette année, nous avons cinq arrivées pour cinq départs. Bien des clubs en ont fait bien plus. Tous les reproches qu’on a pu nous faire ces dernières saisons ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Cet été, on a pris en qualité, pas en quantité. Le but, c’est de stabiliser le groupe.»
Le 3-5-2 de la fin de saison passée peut-il rester la norme ?
«C’est une question technique à laquelle je ne veux pas répondre. Il faudra la poser au coach. Moi, je suis là pour que les joueurs se sentent bien dans leur tête. C’est ma pierre à l’édifice. Et ils ont l’air heureux. J’avoue que c’est la première année où je me sens autant frustré de ne pas avoir passé le tour de Coupe d’Europe (NDLR : contre l’UC Dublin, 1-0 et 0-0) parce qu’on doit passer haut la main, mais les gars ont très vite réagi, les résultats en matches amicaux le prouvent. Mais passer ce tour n’aurait rien apporté de plus en termes d’avancées dans la création de notre jeu. Même si les victoires aident à former un groupe…»
Le retour de Michel Leflochmoan va-t-il faire en sorte que le F91 redevienne populaire ?
«Lui comme moi avons toujours eu ce souci, cette priorité, d’amener les gens au stade. Avoir un club soudé, avec des supporters derrière, c’est hyper agréable. Il y a peut-être eu une faute chez les joueurs, ou les dirigeants, ou les entraîneurs successifs, mais on a moins travaillé à garder les gens près les uns des autres. Or Michel Leflochmoan, lui, il réunit. Il y a unanimité autour de sa personne. C’est aussi pour cela qu’il était le choix le plus pertinent. Après, s’il peut repartir pour une série de cinq titres en cinq ans, comme lors de son premier passage ici, je signe tout de suite…»
Une saison réussie, ce serait…
«Une saison avec un titre. Et plutôt celui de champion. Même si on sait qu’on n’a plus les faveurs des pronostics. Mais j’aimerais aussi qu’on arrête de parler en mal du F91, ne serait-ce que dans les journaux. Il y a peut-être un peu de notre faute, un peu de la faute des médias… En fait, c’est comme dans un mariage : les torts sont partagés. Mais on fait tout pour redevenir plaisant!»
Julien Mollereau