Mis à l’isolement après un test positif au Covid, Anthony Moris aurait en fait pu jouer contre l’Azerbaïdjan. Sans conséquence. Pour Gerson Rodrigues, c’est plus embêtant.
Anthony Moris devra attendre jusqu’en mars prochain pour vivre sa 34e cape, là où se sont arrêtés Gordon Braun, Frank Deville ou François Dumont. Il aurait dû se l’offrir mardi contre l’Azerbaïdjan mais le jour-même, un communiqué de sa fédération l’avait scotché à l’hôtel Leweck, cloué dans sa chambre : «Nous vous informons que les joueurs Anthony MORIS (présumé positif) et Gerson RODRIGUES (positif) de l’équipe nationale A ont reçu des tests positifs au Covid-19 aujourd’hui (les tests du groupe ont été effectués lundi).» Présumé, par les temps qui courent, équivaut à une condamnation par principe de précaution.
Tant mieux pour Ralph Schon, qui a lui effectué sa treizième sortie internationale en remplacement du numéro 1 en n’ayant quasiment rien eu à faire, si ce n’est une parade anecdotique : une frappe (même pas puissante) d’Emreli directement dans ses bras. La question du gardien n’a donc jamais vraiment pesé dans le dernier match de la Nations League 2020.
Mais il est heureux que ce genre de mésaventure ne soit pas survenue plus souvent durant cette compétition étirée sur trois mois, qui a vu l’épidémie rebondir sérieusement durant l’automne et le groupe luxembourgeois s’étioler au fur et à mesure des blessures, des suspensions, du manque de compétition.
Pour Gerson Rodrigues, c’est plus embêtant
Car si Gerson Rodrigues (dont l’absence n’a pas perturbé l’animation offensive du secteur offensif, la rendant même plus fluide en première période, mais dont la présence aurait pu permettre de faire notablement reculer le tumultueux Amin Seydiyev, hyperactif en deuxième période dans le couloir) était lui le seul positif avéré du groupe, le cas Moris est en fait un… faux positif. Son échantillon a été testé trois fois lundi : le résultat est sorti deux fois négatifs et une troisième fois «suspecté de Covid». Le gardien, placé à l’isolement à Lipperscheid, a refait le test mercredi. Négatif. D’où l’agacement normal d’un compétiteur privé de match international et qui va devoir refaire un test Pro League aujourd’hui avec son club afin de définir s’il pourra être aligné en championnat par l’Union Saint-Gilloise ce week-end.
C’est important. Le club bruxellois, premier de D1/B et qui n’a pris qu’un but lors de ses cinq dernières rencontres, va d’abord rencontrer le RWDM pour un derby costaud contre le troisième du championnat, puis enchaîner avec Seraing, son dauphin. Deux rencontres cruciales qui pourraient lui permettre de prendre singulièrement le large et de commencer à sécuriser son objectif de fin de saison : la montée au bout des vingt-huit matches de championnat. Inutile de dire que Moris, rentré chez lui seulement hier soir, a envie de les jouer. Lui a une chance.
Pour Gerson Rodrigues en revanche, c’est cuit et ce sera désagréable puisque l’ailier va rater le match retour de Ligue des champions contre le FC Barcelone le 24 novembre et très probablement celui contre la Juventus Turin le 2 décembre. Pour se montrer à l’Europe du football en cette fin d’année, il faudra se contenter de se bagarrer contre Ferencvaros pour accrocher la place en Europa League. Le coronavirus, quelle plaie…
Julien Mollereau