La Cour d’appel a confirmé, mercredi après-midi, les peines prononcées en première instance par la 13e chambre criminelle contre le duo qui s’était introduit par ruse au domicile d’un homme d’affaires montée Saint-Crépin, le 12 décembre 2012.
Redda B. (49 ans), «le chef incontesté et incontestable qui a tiré les ficelles», comme n’avait pas manqué de le qualifier la représentante du parquet général dans son réquisitoire, conserve ses 18 ans de réclusion ferme. Ali A. (48 ans), son acolyte, est condamné à 15 ans de prison ferme.
Les deux hommes s’étaient présentés comme un jeune prince arabe intéressé par l’achat de montres de luxe et son chef de sécurité. Cette prétendue transaction de bijoux s’était terminée en un braquage avec prise d’otage dans une fiduciaire à Eich. Les victimes avaient été ligotées et bâillonnées dans la cave, tandis que les braqueurs avaient pris la fuite avec un otage, une bonne quinzaine de montres de luxe et des bijoux. Leur valeur avait été estimée à 1,2 million sur le marché noir. À cela s’ajoutaient plus de 140 000 euros qu’ils avaient réussi à extorquer à l’homme d’affaires à son domicile.
«Criminels invétérés et expérimentés»
Dans son réquisitoire, le premier avocat général Simone Flammang n’avait pas hésité à les qualifier de «criminels invétérés et expérimentés». Au moment des faits, Redda B. se trouvait en cavale en France. Et lors de leur arrestation début 2013, les deux hommes étaient également recherchés en France pour séquestration et extorsion de fonds mi-octobre 2012 dans l’hôtel Concorde-Montparnasse à Paris.
Lors du procès en première instance, deux autres hommes les accompagnaient sur le banc des prévenus : Mohamed F. (38 ans) et Daniel V. (33 ans). Ils n’avaient pas mis les pieds au Luxembourg. Poursuivis pour le recel des bijoux en Espagne, ils avaient écopé respectivement de 7 ans (dont 4 avec sursis) et 5 ans (dont 3 avec sursis). Les premiers juges avaient retenu la circonstance aggravante que les quatre hommes ont agi au sein d’une association de malfaiteurs. Contrairement aux deux braqueurs, Mohamed F. et Daniel V. avaient été libérés sous caution fin 2014. Ils n’avaient pas interjeté appel au pénal.
Pour le procès devant la Cour d’appel, seul Ali A. était présent, Redda B. s’étant fait représenter par son avocat. Dans cette affaire, six victimes s’étaient constituées parties civiles. Au total, elles s’étaient vu allouer en première instance près de 570 000 euros de dommages et intérêts. Certaines d’entre elles avaient également interjeté appel. L’une d’entre elles se voit ainsi allouer en appel près de 345 000 euros. Le partage de responsabilité n’a plus été retenu.
Fabienne Armborst