Les Roud Léiwen ont encore perdu une rencontre, samedi face à Chypre, à cause d’une décision litigieuse. Parlons donc double peine après l’expulsion de Selimovic.
La double peine n’est théoriquement plus d’actualité depuis le 1er juin 2016. Le Board, garant des règles du jeu, l’a supprimée ou, plutôt, c’est ce que tout le monde croit. Disons que c’est la double peine systématique qui a été évacuée des textes. Un arbitre ne doit plus absolument dégainer un rouge en cas d’annihilation d’une action de but dans la surface.
Il a le choix de la nuance et ce n’est pas forcément la notion d’intentionnalité de la faute qui doit prédominer dans son jugement. Celle de Vahid Selimovic, d’ailleurs, ne l’était pas forcément. Sur ce long ballon qui fait basculer la rencontre, il cherche à intervenir le plus normalement du monde et à intercepter du bout du pied. Il n’en est d’ailleurs pas loin, mais c’est en effectuant ce mouvement qu’il fait trébucher Ilia. C’est pourtant l’une des exceptions qui permet justement de ne donner qu’un jaune à un défenseur, en plus du penalty qu’il occasionne : si le fautif cherche à jouer le ballon.
Visiblement, M. Gestranius, arbitre finlandais qui avait déjà officié en mars 2019 sur Luxembourg – Ukraine (1-2) et avait offert aux Ukrainiens un coup franc imaginaire dans les arrêts de jeu qui leur avait permis d’éviter le match nul, a donc potentiellement surinterprété et coûté de nouveaux points au Grand-Duché. «Il a d’abord hésité à siffler» Nous lui devons tout de même cette précision : au moment où il fait chuter son adversaire direct, Selimovic pose sa main sur l’épaule du Chypriote. Est-ce le déclencheur puisque le rouge reste de mise si l’on «pousse, retient ou tire un adversaire»?
« On se retrouve avec triple peine »
«Il a d’abord hésité à siffler, mais c’est son arbitre de touche qui lui a dit de le faire, râle Laurent Jans. Et après, il a hésité à lui mettre un jaune avant de finir par se décider pour le rouge.» Bref c’est un choix et ce n’est visiblement pas le bon. Pour Holtz, qui n’en peut plus de fustiger l’arbitrage et de demander un traitement équitable, cela aurait pu être la goutte qui fait déborder le vase après que Christopher Martins a été expulsé de manière sévère contre le Monténégro, début septembre. Il s’est (presque) contenté du strict minimum en conférence de presse : «Tu peux hésiter à siffler penalty et on se retrouve avec triple peine. Parce que cela a eu un gros impact sur le moral des joueurs. Ils étaient frustrés. Mais quand je vois qu’un joueur comme Kastanos (NDLR : qui a énormément provoqué) finit un tel match…»
Prochain arbitre à s’y coller, mardi, au stade Josy-Barthel contre l’Azerbaïdjan : le très expérimenté Allemand Felix Zwayer qui, rien que sur le mois qui vient de s’écouler, a notamment sifflé en Europa League (PSV – Grenade), en Ligue des champions (Chelsea – Rennes) et un derby de la Ruhr (Dortmund – Schalke 04) et le Red Bull Leipzig de Dino Toppmöller. Point commun de ces trois dernières rencontres ? Victoire 3-0 pour l’équipe qui reçoit.
Julien Mollereau