Roude Léiw à 18 ans, Jan Ostrowski a galéré par la suite avant de tenter aujourd’hui de se relancer en D4 italienne. C’est dire si le Luxembourg – Italie de ce dimanche,
qui se joue dans le cadre des qualifications de l’Euro espoirs 2021, est une belle vitrine pour lui.
À l’été 2017, Jan Ostrowski avait été la nouvelle tête amenée par Luc Holtz en sélection. Il venait alors d’avoir 18 ans et était déjà fort comme un homme. Une paire d’apparitions avec les espoirs avaient suffi à ce garçon alors actif à l’Eintracht Francfort pour passer chez les A. Et puis, tout est un peu parti en sucette pour lui…
Cela a été une surprise de voir voici quelques jours que vous alliez vous engager à l’ASD Sona Calcio, en D4 italienne…
Jan Ostrowski (21 ans) : Après avoir été touché aux ligaments croisés en début de saison dernière, cela fait 15 mois que je n’ai plus joué un vrai match de foot. Quelques amicaux, oui. Mais des rencontres de compétition, non. Si on excepte la vingtaine de minutes que j’ai passé sur le terrain en septembre avec l’équipe espoirs lors du succès face à l’Arménie. Donc, quand cette opportunité en Italie s’est présentée, je l’ai saisie. L’entraîneur m’a appelé, m’a dit que son groupe possédait beaucoup de jeunes, qu’il voulait se développer grâce à ça. De mon côté, je veux surtout jouer. C’est ça qui est important, même si c’est en Serie D italienne.
En termes de niveau, cela vaut quoi la D4 italienne ?
Je ne sais pas encore. Je m’y suis entraîné ces trois dernières semaines, mais sans pouvoir jouer. Les rencontres, même amicales, étant suspendues jusqu’à début décembre en raison de la crise sanitaire. Mais tout y est très pro, bien organisé. Mieux qu’en D2 polonaise où j’évoluais avant. On s’entraîne deux heures, parfois trois. Et c’est assez poussé tactiquement.
Je vais m’engager jusqu’à l’été 2023. Mais si je suis honnête avec nous, je ne veux pas y rester jusque-là
Comment êtes-vous arrivé là-bas ?
Le club recherchait un garçon capable d’évoluer en défense centrale ou en « 6 ». Et ils en ont parlé avec Celso Duarte, l’agent luxembourgeois bien connu chez nous. Et ce dernier m’en a touché un mot. Ils ont vu des images de mes rencontres en sélection, de matches que j’avais disputés en D2 polonaise…
Vous vous entraîniez alors au Luxembourg…
Oui, avec la Jeunesse, après être rentré au pays en août. Si j’ai envisagé de signer en BGL Ligue cet été? Non, je voulais retourner à l’étranger. C’était important à mes yeux. J’ai le monde pro dans la tête. Je veux percer. Là, comme je le disais, je sors d’une période compliquée, avec cette grosse blessure. J’ai besoin de retrouver le rythme de la compétition. Il faut savoir être patient parfois.
Dan Da Mota s’est engagé dans le même club que vous. Vous avez une influence sur sa venue ?
Non. Je connais bien Dan pour avoir évolué avec lui en sélection, mais je n’ai rien à voir dans son transfert. Cela a dû se passer plus ou moins comme pour moi…
Vous avez quand même déjà pas mal galéré depuis qu’on vous avait découvert en sélection en juin 2017 alors que vous étiez à Francfort…
Oui. Mais je n’ai pas l’impression d’avoir effectué de mauvais choix. Cela a plutôt été une question de chance selon moi. Francfort, ça a été très difficile parce que le club n’avait pas d’équipe réserve. Du coup, vous deviez passer des U19 à l’équipe première. Et là, les places étaient très chères. Et la concurrence énorme. Il y avait cinq ou six gars pour évoluer en défense centrale et le même nombre au milieu défensif… J’ai alors tenté ma chance en Suisse aux Grasshoppers Zurich en même temps que Dirk Carlson. On m’avait dit : « tu débutes avec les U21 puis si tu développes bien, tu passeras dans le groupe pro. » Et quand cela aurait pu se faire, l’équipe première a commencé à enchaîner les défaites. Il n’était plus question de promouvoir des jeunes, mais plutôt d’aligner des mecs d’expérience pour briser la spirale négative.
Vous avez pris la direction de la Pologne, le pays de votre père, en vous engageant en D2 au Miedz Legnica…
J’y ai signé mon premier contrat pro. Et cela a bien commencé, puisque j’y étais titulaire. Mais au troisième ou quatrième match, je me suis fait les ligaments croisés… Et j’ai dû passer toute la saison sur le flanc. Je suis parti de chez moi à 15 ans pour évoluer à Mayence. Donc, la solitude ne me pèse pas. Mais j’avoue qu’après cette blessure, en ne parlant pas polonais, cela a été un peu dur. Surtout que le club a connu des soucis financiers en raison du coronavirus. C’est comme ça que mon contrat a été résilié…
Vous signez pour combien de temps à l’ASD Sona Calcio ?
Je vais m’engager jusqu’à l’été 2023. Mais si je suis honnête avec nous, je ne veux pas rester dans ce club situé près de Vérone jusque-là. On m’a dit que de nombreux scouts venaient nous voir. Cela me donnera donc de nombreuses occasions de me montrer et d’attirer les regards de clubs de Serie B ou même A. Et la rencontre de ce dimanche contre les espoirs italiens peut déjà être une belle vitrine, si l’entraîneur me fait confiance.