Être « fils de » en football, comme Marcus Thuram l’a expérimenté mercredi en équipe de France dans la lignée de son père Lilian, c’est « un poids à porter », relève auprès de l’AFP Jean Djorkaeff, international français (48 sélections) comme son fils Youri (82 sél.).
Marcus Thuram, fils de Lilian, a débuté mercredi avec les Bleus. Pour vous qui avez vu Youri porter ce maillot après vous, qu’est-ce que cela représente pour un ancien international de voir son fils défendre à son tour les couleurs de l’équipe de France ?
Jean Djorkaeff : « C’est formidable. J’ai trois fils et tous ont été joueurs mais Youri bien sûr c’est le top, il faut le reconnaître avec tout ce qu’il a gagné. C’est formidable. C’est une satisfaction pour moi car il a été très bon, il a réalisé de très bonnes choses et mieux que le père. Il a été plus haut que son père ! C’est la famille, on a toujours peur qu’il y ait des tensions. Mais si les deux autres ont réalisé une carrière moyenne, même si Micha a été pro, ils se sont toujours très bien entendus et tous ont été très contents pour Youri. »
N’est-ce pas un poids d’être un « fils de » dans le milieu du football ?
« Alors, les époques n’ont rien à voir. Les entraînements n’étaient déjà pas du tout les mêmes, c’était plus élaboré et plus physique pour Youri. On ne peut pas comparer et le football français est bien meilleur qu’à mon époque. »
La transmission est-elle difficile à appréhender ?
« J’ai toujours dit à Youri qu’il devait faire attention. Il avait un nom. C’est normal, il faut être bon et même très bon par rapport aux autres et par rapport au père, et il l’a bien compris. Je me disais que ce serait dur de réussir derrière quelqu’un qui est passé avant lui. C’est difficile de porter un nom, c’est un poids à porter. Ça s’est bien passé pour Youri, c’était plus difficile pour Micha. Les gens font des comparaisons. Je lui donnais des conseils et il faut voir comme il les interprétait. Quand il a débuté, je lui ai toujours parlé mais c’est difficile de jouer après le père. Il fallait démontrer mais c’est comme ça. »
AFP