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Relance : les eurodéputés n’excluent pas les énergies fossiles, colère des ONG


"Les eurodéputés ratent leur chance de garantir une reprise verte qui exclut les énergies fossiles", a estimé Greenpeace (Photo d'illustration : AFP).

Deux influentes commissions du Parlement européen ont adopté les modalités du fonds de relance de l’UE, votant un seuil de 40% de dépenses en faveur du climat et de la biodiversité, mais sans exclure les subventions pour les énergies fossiles, à la colère des ONG écologiques.

La commission parlementaire du budget et celle des affaires économiques ont adopté lundi par 73 voix (avec 11 voix contre et 15 abstentions) les règles du mécanisme « de reprise et de résilience », doté de 672,5 milliards d’euros de prêts et subventions sur les 750 milliards du plan de relance post-Covid décidé par les 27 Etats de l’UE en juillet.

Les eurodéputés ont voté pour que ces fonds soient dépensés dans chaque Etat « à hauteur d’au moins 40% » en faveur du climat et de la biodiversité, et à hauteur d’ « au moins 20% » pour le développement numérique, selon un communiqué publié mardi.

Ces modalités doivent désormais être discutées entre Parlement et Etats membres.

Mais pour les ONG écologiques, le compte n’y est pas: les 40% de financements « verts » seront définis selon une « taxonomie » encore floue laissée à l’appréciation des Etats, et les eurodéputés ont refusé lundi d’exclure explicitement les hydrocarbures des dépenses du fonds de relance.

« Il y a duplicité des eurodéputés : tout en déclarant l’urgence climatique, ils ouvrent les vannes pour davantage de subventions européennes à la rescousse des énergies fossiles », se désole Markus Trilling, coordinateur de la fédération Climate Action Network (CAN) Europe.

« Que » 40% des dépenses pour du vert

« Seulement 40% du fonds de relance seront consacrés à des dépenses ‘vertes’, laissant les 402 milliards d’euros disponibles pour des projets polluants, dont des subventions pour des voitures diesel ou des sauvetages de compagnies aériennes », abonde l’ONG Transport&Environment.

Peu avant le vote, Silvia Pastorelli, de Greenpeace, s’inquiétait déjà: « Les eurodéputés ratent leur chance de garantir une reprise verte qui exclut les énergies fossiles, ils laissent les lobbistes (des hydrocarbures) écrire les règles », s’indignait-elle, dénonçant « une trahison pour la jeune génération ».

Les eurodéputés souhaitent par ailleurs que les 672,5 milliards d’euros soient « disponibles pendant quatre ans » (au lieu des trois ans initialement proposés), et que les États puissent demander un préfinancement jusqu’à 20% (au lieu des 10% proposés) pour leurs plans de reprise.

Autre décision âprement contestée : les deux commissions parlementaires ont décidé de sauter l’étape d’une discussion et d’un vote en séance plénière au Parlement afin d’engager directement des négociations avec les Etats et la Commission (l’exécutif européen) pour trouver un compromis définitif sur le mécanisme de relance.

AFP

Un commentaire

  1. Heureusement qu’il y a encore un peu de bon sens chez les eurodéputés. Bons sens qui est totalement absent chez les idéologues des ONG écolo-pastèques.