Les États-Unis d’Amérique ont enfin un nouveau président. Joe Biden et Kamala Harris vont désormais avoir la lourde tâche de faire oublier le trumpisme tout en tentant de reconstruire ce que Trump a détruit pendant quatre ans. Mais au-delà du résultat, les quelques jours d’incertitude autour du comptage des votes des Américains ont permis de mettre en exergue tout ce que l’Amérique a de plus fou. Première puissance au monde, ce pays possède pourtant un système électoral d’un autre temps. Une bizarrerie de plus dans un pays où il est possible d’aller mettre un coup de pression aux bureaux de vote, fusil d’assaut en bandoulière, pour faire entendre son opinion. Le droit de porter une arme à feu de ce type est tellement ancré dans la culture américaine qu’un Européen ne peut pas comprendre sans se plonger dans les 244 ans d’histoire du pays.Autre folie, les rassemblements des partisans des deux camps se faisant face, s’insultant ou encore se mettant dans une sorte de transe, le tout pour hurler le plus fort possible le nom de leur candidat. Imaginons la même scène place Guillaume-II, avec d’un côté les partisans de Xavier Bettel et de l’autre ceux de l’opposition. Surréaliste ou absurde, ou même les deux en même temps. Sans parler des millions d’Américains convaincus par la théorie du complot «Qanon». Évidemment, la loupe des médias a grossi le trait et on ose espérer que la grande majorité des Américains n’est pas aussi exaltée par un tel choix politique. Mais vu d’Europe, le doute est permis. Les Américains, qui sont aujourd’hui très divisés, rendant difficile la perspective d’une réconciliation, ont montré les facettes les plus folles du pays pendant cette élection. A contrario, cet épisode montre l’importance du dialogue, du consensus, de la culture et de l’éducation. Sans même parler de la gestion de la crise sanitaire, être européen et vivre dans un pays comme le Luxembourg renforce encore un peu plus ce proverbe québécois : «Quand je me regarde, je me désole. Mais quand je me compare, je me console.»
Jeremy Zabatta
ce n’est pas un proverbe québécois, mais français, émanant de Talleyrand