Implacable physiquement, le leader dudelangeois a pris de plein fouet la fameuse deuxième vague. Comment les corps s’en relèveront-il ?
Vendredi soir, Carlos Fangueiro a fait quelque chose qui commençait à lui manquer, à lui comme aux… 22 cas positifs du leader de BGL Ligue : prendre sa voiture pour aller à l’entraînement. Quatorze jours qu’ils ne l’avaient plus fait après s’être tous contaminés les uns les autres, vraisemblablement dans les vestiaires, lors de la réception victorieuse d’Etzella (3-0), le 21 octobre dernier. «Il faut croire que l’un de nous n’a pas respecté toutes les règles comme il l’aurait dû», analyse Edvin Muratovic, qui était alors l’attaquant en forme du pays (il avait d’ailleurs signé un doublé contre les Ettelbruckois). Où en sont-ils, du coup, tous, alors que le niveau physique de cette équipe émerveillait un peu tout le monde en début de saison et que tout récemment, le coach du RFCU, Régis Brouard, nous expliquait à quel point il est ardu de faire revenir un joueur qui a été contaminé ?
«Je fais confiance à leur côté guerrier pour récupérer ce temps perdu», lâche d’emblée Fangueiro. Positif lui aussi, il a vu son adjoint, Mehdi El Alaoui, prendre en charge sur le terrain les séances pour les rares cas négatifs, se contentant d’observer le reste de la troupe lors des séances Zoom improvisées. Ricky Delgado, tout en bossant, a pris soin de remarquer : «Au début, certains ne pouvaient même pas suivre alors que c’était quand même léger. Mais tout doucement, ils se sont remis à niveau. Heureusement, il y avait trois programmes : un pour les négatifs, un pour les positifs légers et un pour les positifs… qui n’étaient pas bien. Parce que si beaucoup l’ont bien vécu, pour d’autres, visiblement, c’était plus chaud.»
«Il faut croire que l’un de nous n’a pas respecté les règles comme il l’aurait dû»
Pas de malade «lourd», dixit le club. Mais tous ou presque ont quand même eu des symptômes. «Mal de dos, mal de tête», énumère Fangueiro, qui a repris léger vendredi et va monter lentement en régime samedi puis lundi (une fois que les six ou sept qui n’ont pas encore reçu les résultats de leur test seront rentrés) sans se contenter de gérer le physique : «Non, on ne sera pas immédiatement au top, on le sait, acquiesce-t-il, mais ce n’est pas à cause d’une coupure de 15 jours avec seulement trois ou quatre jours sans rien faire, qu’on va tout perdre.»
D’autant plus que ceux qui avaient la possibilité d’aller courir en forêt avec l’assurance d’être isolés se sont autorisés quelques petites sorties. «Cela laisse des traces, mais le staff a bien géré, jure Muratovic. La muscu et le gainage, pour moi, n’étaient pas plus durs qu’avant. C’était comme une grippe disons… En plus, j’ai eu un double programme avec celui de la sélection. Ça a permis de retrouver de la force et d’ouvrir les poumons.» La force et les poumons du leader sont attendus pour un test le 22 novembre à Hostert.
Julien Mollereau