Sauveur de l’Atlético Madrid la semaine dernière avec un doublé contre Salzbourg (3-2), Joao Felix est peu à peu devenu le leader technique de Diego Simeone, qui compte beaucoup sur le prodige portugais avant d’affronter le Lokomotiv Moscou mardi (17h55) en Ligue des champions.
« Quand il le veut, il te gagne un match. Il prend le ballon et il part tout seul devant ». « Qu’est-ce qu’il est fort, mon Dieu… » Cette conversation entre Saul Niguez et le gardien de but Jan Oblak, captée mardi à la mi-temps du match contre Salzbourg, montre toute l’admiration portée à Joao Felix par ses équipiers.
Le « Menino de Ouro » (« garçon en or », en portugais) assume son statut : après une première saison mitigée à Madrid et malgré une concurrence féroce en attaque, Joao Felix est en train de devenir, à 20 ans seulement, le patron offensif d’un Atlético Madrid sorti de sa torpeur. Longtemps critiqué pour son manque d’efficacité et de régularité malgré un talent indéniable balle au pied, le jeune international portugais (10 sélections) semble avoir passé un cap cette saison.
Couteau-suisse offensif
Mardi dernier, contre Salzbourg pour la deuxième journée de C1, il a été « fantastique », d’après l’entraîneur emblématique des « Colchoneros », Diego Simeone. L’attaquant a marqué un doublé pour permettre à l’Atlético d’arracher une première victoire européenne cette saison (3-2), avec un deuxième but salvateur à la 85e… Et il a failli marquer ce qui aurait été l’un des buts de l’année, sur un superbe retourné acrobatique qui s’est écrasé sur la barre transversale.
« C’est sûrement son match le plus complet, au vu de l’importance de cette rencontre. Mais il avait déjà joué beaucoup de matches à un excellent niveau. La différence, c’est qu’aujourd’hui il a été constant pendant 90 minutes. Et évidemment, cela nous donne plus de possibilités en attaque », a souligné le « Cholo » Simeone mardi dernier au coup de sifflet final. « Il y a une progression », a confirmé le technicien argentin vendredi. « Contre Grenade aussi il a été l’un des meilleurs; pareil à Huesca; à Villarreal, même s’il était fatigué, il a fait un bon match; au Celta Vigo il n’a pas montré le meilleur visage de lui-même mais il a quand même bien fini… C’est un joueur très important pour nous, qui traverse un très bon moment », a-t-il répété.
Véritable couteau-suisse offensif, Joao Felix (5 buts en 8 matches toutes compétitions confondues cette saison) n’hésite pas à s’offrir des libertés dans le dispositif parfois corseté de Simeone et répond présent quasiment à chaque match. « Aujourd’hui, si tout le monde parle de lui de cette manière, c’est parce qu’il est régulier, pour sa continuité », a encore encensé Diego Simeone samedi soir, après la victoire en Liga contre Osasuna (3-1), où le Portugais a marqué à nouveau un doublé.
Indiscutable
Recrue la plus chère de l’histoire du club rojiblanco à l’été 2019, arrivé pour sept ans et 127 millions d’euros pour remplacer Antoine Griezmann parti à Barcelone, Joao Felix avait fait naître quelques doutes sur sa véritable valeur auprès des supporters : il avait signé une pré-saison 2018-2019 étincelante, mais une saison par la suite mitigée, avec quelques blessures légères, et neuf petits buts toutes compétitions confondues en 36 matches.
Cette saison, malgré le départ d’Alvaro Morata vers la Juventus l’été dernier et la blessure de Diego Costa (blessure musculaire à la cuisse gauche) mi-octobre, la concurrence reste forte pour Joao Felix. Mais le natif de Viseu a fini par s’imposer dans le quatuor offensif de Simeone, aux côtés de Marcos Llorente, Hector Herrera et le nouveau venu Luis Suarez. Et ce, devant des talents établis comme l’international belge Yannick Carrasco (27 ans, 44 sélections), l’international argentin Angel Correa (25 ans, 12 sélections), ou encore l’international espagnol Vitolo (30 ans, 12 sélections).
Reste à confirmer en Ligue des champions, où l’Atlético avait été éliminé en quart de finale contre Leipzig en août lors du « Final 8 » de Lisbonne (2-1) : « La Ligue des champions, c’est là où je préfère jouer. Ça se voit sur mon visage, je suis heureux quand je joue », promet l’intéressé.
LQ/AFP