On passe ce week-end à l’heure d’hiver, un changement controversé auquel l’Union européenne a décidé de mettre fin… mais pas avant 2021 au mieux.
À trois heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche les horloges reculeront de 60 minutes: on dormira donc (théoriquement) « une heure de plus ». Mais ce changement semestriel d’heure (passage à l’heure d’hiver le dernier dimanche d’octobre, à l’heure d’été le dernier dimanche de mars) est très contesté pour son effet sur les rythmes biologiques, notamment par des médecins ou des parents d’enfants en âge scolaire.
Au niveau européen, où le régime du changement d’heure a été harmonisé en 1980 – justifié à l’époque par des économies d’énergie, dont la réalité est discutée – la Commission européenne a proposé en septembre 2018 de le supprimer… en 2019. Mais finalement, le Parlement européen a voté en mars 2019 un report à 2021. Depuis, la crise du Covid-19 est passée par là, et le dossier est en suspens.
Il s’agit notamment d’inciter les pays à harmoniser leur choix d’heure légale, afin d’éviter d’aboutir à un patchwork de fuseaux horaires entre voisins.
En France, une consultation en ligne organisée en février par la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale avait reçu plus de deux millions de réponses, massivement (83,74%) en faveur de la fin du changement d’heure. Plus de 60% des personnes ayant participé assuraient avoir eu « une expérience négative ou très négative ». Quant à l’heure à laquelle rester tout l’année, c’est celle d’été (en France UTC +2) qui a eu la préférence de 59% des participants.
Particularité méconnue de l’actuel système : il ne concerne pas les territoires d’Outre-mer, qui ne changent jamais d’heure (à l’exception de Saint-Pierre et Miquelon, qui se cale sur le Canada voisin). En effet, la plupart d’entre eux se trouvent sous des latitudes où les écarts d’ensoleillement sont faibles au long de l’année, contrairement à l’Europe.
LQ/AFP