Sublimé avec la France mais critiqué en Catalogne, Antoine Griezmann peine à trouver sa place dans le système de Ronald Koeman au FC Barcelone. Comme son équipe, l’attaquant a beaucoup de choses à se faire pardonner en Ligue des champions mardi contre Ferencvaros.
Comment un électron libre comme le champion du monde peut-il s’intégrer dans le onze organisé du Barça ? C’est tout le dilemme de Griezmann, qui a marqué et brillé avec les Bleus contre l’Ukraine (7-1) et en Croatie (2-1) mais a ensuite été fustigé par la presse catalane.
Ce qui lui a été reproché ? D’avoir encensé la stratégie du sélectionneur français Didier Deschamps de le placer dans l’axe, et donc critiqué, en creux, la manière dont Koeman l’utilise au Barça, davantage sur un côté. « Je me sens bien, le coach (Deschamps) sait où me mettre, je profite de cette situation, de cette place », s’est réjoui l’attaquant français après la victoire en Croatie mercredi dernier.
Immédiatement, « Grizi » s’est heurté à la rigidité de Koeman. « Ce n’est pas » la stratégie, a martelé le technicien néerlandais vendredi, après avoir parlé à Griezmann jeudi, dès son atterrissage à Barcelone. « A la fin, c’est moi qui décide pour le bien de l’équipe, et chaque joueur doit en tirer un rendement maximal ».
« Indéfendable »
Samedi, le match à Getafe n’a pas plaidé pour la cause de Griezmann : enfin positionné dans un rôle plus axial, le Français, comme toute l’équipe, est passé à côté de son match, et le Barça s’est incliné 1-0 dans la banlieue de Madrid. De quoi ruminer la grosse occasion ratée par le Mâconnais, seul devant le gardien à la demi-heure de jeu…
« Indéfendable. Koeman lui a donné le poste de faux n°9 qu’il demandait, mais il est à peine intervenu dans le match. Et quand il l’a fait, c’était pour rater une occasion claire. Son envie n’est pas en question, mais loin de résoudre le problème, il l’a aggravé », a asséné dimanche le quotidien catalan Sport. « Il n’a pas donné l’image du grand footballeur qu’il prétend être », a appuyé le journaliste Xavier Ortuno dans sa chronique dimanche. « On ne peut pas juger la carrière d’un joueur sur un ballon qui ne finit pas au fond des filets, mais les opportunités de Griezmann s’épuisent et son rêve de réussir au Barça semble s’éloigner un peu plus. »
« Changer cette situation »
Bref, un an après son transfert retentissant de l’Atlético Madrid vers Barcelone pour 120 millions d’euros, Griezmann commence à lasser les observateurs.
« Grizi » et son compatriote du Barça Ousmane Dembélé sont tellement passés au travers samedi, que la presse catalane s’est même interrogée si leur place n’est pas sur le banc, pour permettre aux jeunes Pedri, Trincao, Ansu Fati, ou au revenant Philippe Coutinho de s’exprimer pleinement comme titulaires.
« Il travaille bien. C’est sûr que l’on pourrait avoir un meilleur rendement devant, et cela passera par Antoine. Il sait cela, et la seule chose qu’il puisse faire, c’est travailler dur pour changer cette situation », a tempéré Koeman ce lundi en conférence de presse.
Sur le banc ? Sur l’aile droite ? En faux n°9 ? Pour l’instant, le rôle qu’aura Antoine Griezmann mardi au Camp Nou face aux modestes Hongrois de Ferencvaros pour la première journée de la phase de poules de Ligue des champions reste un mystère.
Mais pour le grand retour du Barça en C1 après l’humiliation subie contre le Bayern Munich (8-2) en quart de finale de la dernière édition, le club catalan et son attaquant français vont tout faire pour se racheter.
LQ/AFP