Thomas Grün fait désormais partie des meubles à Trèves. L’international luxembourgeois attaque en effet sa cinquième saison avec les Gladiators. Une saison qui devait démarrer dès ce vendredi face à Heidelberg. Mais le Covid est passé par là.
Après Alex Laurent, Lisa Jablonowski ou encore Ben Kovac, c’était théoriquement au tour de Thomas Grün de démarrer sa saison, ce vendredi face à Heidelberg. Mais la rencontre a dû être reportée puisque l’adversaire des Gladiators se trouve en quarantaine pour cause de suspicion de Covid.
Comme l’an passé, c’est sous les couleurs de Trèves, en Pro, la D2 allemande, qu’on va le retrouver. Mais pas mal de choses ont changé par rapport à la saison précédente.
Grün, l’Allemand
Déjà, il ne faut plus dire de lui qu’il est luxembourgeois. En effet, depuis cet été, Thomas Grün a officiellement obtenu la nationalité allemande. Une décision mûrement réfléchie : «Je savais qu’au bout de quatre ans, on pouvait demander la nationalité allemande. C’est donc une démarche personnelle», confie l’international grand-ducal.
Une décision essentiellement administrative mais qui devrait lui offrir plus d’opportunités sur le parquet : «Il y a eu plusieurs situations par le passé où le coach voulait me faire entrer mais il ne le pouvait pas car il faut toujours au moins trois Allemands sur le terrain. Maintenant, ce ne sera plus le cas.»
Mais avant de prendre cette direction, le joueur s’est renseigné : «Je voulais être certain que cela ne m’empêcherait pas de continuer à jouer pour la sélection sinon je ne l’aurais pas fait. Une fois que j’étais rassuré, rien ne s’opposait à cela.»
Maintenant, ce choix n’est pas uniquement motivé par le basket : «Cela fait quelques années que je suis installé en Allemagne. Et si je ne m’y sentais pas bien, si je n’arrivais pas à m’identifier à la culture du pays et à ses habitants, jamais je n’aurais entrepris cette démarche.»
Changement également sur le banc. Quelques semaines après la fin prématurée de la saison, Christian Held a annoncé aux joueurs qu’il quittait les Gladiators. Et quelques jours plus tard, le club a dévoilé le nom de son successeur… qui n’est autre que Marco van den Berg, son propre prédécesseur.
Nouveau (ancien) coach, nouvelle philosophie
Et avec lui, c’est une nouvelle philosophie que va adopter le club de Rhénanie-Palatinat, comme l’explique l’arrière grand-ducal : «Je pense que l’équipe sera très différente. La responsabilité sera moins sur les épaules d’un ou deux joueurs, notamment en attaque. C’est aussi dans cette optique qu’on a effectué le recrutement. À mon avis, on est plus équilibrés que par le passé.» Et d’ajouter : «Après, ce sera aux joueurs qui n’ont pas l’habitude d’avoir cette responsabilité en attaque de la saisir.»
S’il est encore bien trop tôt pour avoir une idée de la valeur de l’équipe, l’objectif reste le même : d’abord atteindre les play-offs, but atteint à chaque fois par Thomas Grün depuis qu’il est en Allemagne, excepté la saison dernière, évidemment, pour les raisons que l’on sait.
Et ce premier match, ce vendredi soir sur le parquet de Heidelberg devait être un excellent test pour pouvoir se situer : «C’est une bonne équipe de Pro A. Ils ont de très bon joueurs, comme Jordan Geist, qui était chez nous l’an passé et qui était l’un des meilleurs marqueurs du championnat. Ils ont beaucoup de joueurs qui sont ensemble depuis longtemps, qui se connaissent bien. Ce sera un vrai défi. On saura tout de suite sur quoi il faut travailler», indiquait le joueur avant qu’on apprenne l’annulation de la rencontre.
On veut surtout faire ce qu’on sait faire, ce sur quoi on a travaillé pendant nos six semaines de préparation
Mais au-delà de l’adversaire, Thomas Grün et ses Gladiators regardent plus loin : «L’équipe face à laquelle on joue n’est pas ce qui importe le plus. On veut surtout faire ce qu’on sait faire, ce sur quoi on a travaillé pendant nos six semaines de préparation. C’est beaucoup de défense, être agressif dans les lignes de passe, de gagner les rebonds. Et en attaque, faire tourner la balle et avoir beaucoup de mouvements.»
Grün, qui attaque sa cinquième saison, fait désormais partie des meubles à Trèves. Mais ce n’est pas pour autant que son rôle va changer : «Comme d’habitude à chaque début de saison, je serai là pour faire les bonnes lectures de jeu, trouver les meilleures solutions. Si c’est moi qui suis à la conclusion, tant mieux mais si un autre joueur est moins bien défendu, ce sera à lui de scorer.»
Et finalement, peu importe son rôle, ce qui compte après tant de mois d’abstinence, c’est de retrouver le parquet : «Cela fait des mois qu’on n’a pas eu de match officiel. On a eu quelques rencontres amicales mais on a envie d’avoir des matches avec de l’enjeu. C’est ça le truc qui t’apporte de la joie et de la motivation. Le simple fait de rejouer, c’est déjà un plaisir!»
Dernière année de contrat
Évidemment, cette saison démarre avec une épée de Damoclès sur la tête, comme ce premier match reporté peut en témoigner. Mais Thomas Grün ne veut pas trop y penser : «On a fait une préparation presque normale, hormis le fait qu’on n’a pas pu faire de stage. On aura beaucoup moins de spectateurs puisqu’ils seront limités à 1 200 chez nous alors qu’on peut accueillir plus du double normalement. On a tous fait des tests avant le début de la saison, on porte le masque jusqu’au parquet et on ne peut plus aller manger avec les sponsors ou aller dans les gradins pour voir sa famille après les matches. Mais de toute façon, je n’ai aucune emprise sur ce qui peut se passer. Je me concentre sur le match de vendredi et j’essaie de ne pas penser au reste.»
Après le prochain début de saison en Pro A, il va rapidement se concentrer sur la sélection : «On va jouer dans une bulle à Bratislava face au Kosovo et l’Islande.» Encore une nouvelle expérience pour l’arrière de 25 ans.
Il sera ensuite temps pour lui de se pencher sur la suite de sa carrière. En effet, son contrat de deux ans expire à l’issue de la présente saison. Mais Thomas Grün ne s’inquiète pas outre mesure : «D’habitude, j’arrive à faire mon truc sur le parquet. Je ne m’occupe pas trop des questions de contrat. On aura bien le temps d’y penser mais c’est beaucoup trop tôt maintenant.»
Romain Haas