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Virus : les réunions privées à l’intérieur interdites à Londres


"Le virus se propage rapidement dans tous les coins de notre ville. Nous atteindrons bientôt une moyenne de 100 cas pour 100.000 habitants", justifie le maire de Londres. Alors qu'au Grand-Duché, pour comparaison, ce taux vient d'atteindre les 220 cas sur 100 000 habitants (Photo : AFP).

Le gouvernement britannique a relevé le niveau d’alerte pour Londres et plusieurs autres zones d’Angleterre face à la propagation « exponentielle » du coronavirus, interdisant à quelque 11 millions d’habitants supplémentaires de rencontrer amis et famille à l’intérieur dès samedi.

« Ne nous faisons pas d’illusions sur le danger posé par ce virus. Le coronavirus est mortel et il se propage maintenant de manière exponentielle au Royaume-Uni », a déclaré le ministre de la Santé Matt Hancock jeudi à la Chambre des Communes, chambre basse du Parlement. « Nous devons agir pour empêcher plus d’hospitalisations, plus de décès et plus de dommages économiques », a-t-il plaidé en annonçant que Londres et sept autres régions grimpaient d’un cran au niveau « élevé », qui implique de nouvelles restrictions.

Le coronavirus a fait plus de 43 000 morts au Royaume-Uni, largement plus que dans n’importe quel autre pays d’Europe, et contaminé au moins 654 000 personnes. Près de 20 000 nouveaux cas ont été enregistrés mercredi au Royaume-Uni ainsi que 137 morts, les décès atteignant ces derniers jours leur plus haut niveau depuis juin.

Pour simplifier le patchwork des restrictions locales imposées ces dernières semaines face à la résurgence de l’épidémie, le gouvernement conservateur a instauré un système d’alerte à trois niveaux pour l’Angleterre, « moyen », « élevé » et « très élevé ». Il rejette pour l’instant les appels à un confinement général de quelques semaines.

Matt Hancock a confirmé le passage au niveau « élevé » de Londres, annoncé plus tôt par le maire de la capitale, ainsi que de sept autres zones en Angleterre (Essex, Elmbridge, Barrow in Furness, York, North East Derbyshire, Chesterfield et Erewash). Ce niveau implique que les membres de foyers différents, quel que soit leur nombre, n’ont plus le droit de se rencontrer à l’intérieur, que ce soit chez eux ou à l’intérieur des pubs ou restaurants. Il reste autorisé de se réunir mais à l’extérieur uniquement et par groupe de six personnes maximum, enfants inclus. Les pubs, bars et restaurants en Angleterre ont déjà l’obligation de fermer à 22h locales.

« Hiver difficile »

A Londres, le maire travailliste soutient la décision du gouvernement conservateur tout en réclamant plus d’aide financière. « Le virus se propage rapidement dans tous les coins de notre ville. Nous atteindrons bientôt une moyenne de 100 cas pour 100 000 habitants », a déclaré Sadiq Khan devant l’assemblée de Londres, prédisant « un hiver difficile ». Comme le chef du Labour, Keir Starmer, Sadiq Khan est favorable à la mise en place d’un confinement temporaire afin d’endiguer la propagation de la maladie.

Contrairement aux spéculations, le gouvernement n’a pas placé les régions du Grand Manchester et du Lancashire (nord de l’Angleterre), particulièrement touchées par la propagation du virus, au niveau le plus élevé de restrictions qui inclut la fermeture des pubs. Le gouvernement n’a pas réussi à s’accorder avec le maire du Grand Manchester, Andy Burnham, particulièrement opposé au relèvement de sa ville au niveau « très élevé », dont il redoute les conséquences économiques et sociales. Il réclame un soutien financier plus important du gouvernement, qu’il menace d’un recours en justice.

Pour l’instant, seule la région de Liverpool, où la situation devient difficile dans les hôpitaux, se trouve au niveau le plus élevé.

Déjà vertement critiqué pour avoir tardé à instaurer le confinement en mars, le Premier ministre Boris Johnson se trouve cerné entre d’une part scientifiques et opposition qui appellent à un court confinement et d’autre part grogne des professionnels et élus locaux face aux restrictions locales, le tout dans une économie prise à la gorge.

Face au chef de l’opposition travailliste Keir Starmer qui l’exhorte à instaurer un confinement « coupe circuit » de « deux ou trois semaines » préconisé par les scientifiques qui conseillent le gouvernement, Boris Johnson a qualifié mercredi cette option de « désastre », sans l’exclure.

LQ/AFP