Le problème du logement au Luxembourg se répercute sur les régions frontalières. Les élus d’Audun-le-Tiche étaient présents à la manifestation de samedi au Luxembourg, aux côtés des résidents luxembourgeois qui ne peuvent plus vivre chez eux.
D’ici 2035, entre 72 000 et 135 000 personnes originaires de toute la France devraient venir grossir les rangs des travailleurs frontaliers, selon les prévisions de l’Agence d’urbanisme de Lorraine-Nord (Agape). Une raison supplémentaire pour trouver une réponse au problème du logement.
Viviane Fattorelli, maire d’Audun-le-Tiche présente samedi à la manifestation en Ville, témoigne : «D’ici 20 ans, le secteur de la communauté de communes du Pays-Haut Val d’Alzette devra gagner 20 000 habitants. Il nous faudra surtout loger des frontaliers. La pression immobilière du Luxembourg se fait toujours plus forte et impacte les prix de l’immobilier et du foncier de notre côté de la frontière. Sur notre territoire, une vente immobilière sur cinq concerne un résident luxembourgeois. Nos villes deviennent des dortoirs d’Esch-Belval et subissent une flambée des prix de l’immobilier. Les coûts varient d’environ 1 500 euros pour la partie meurthe-et-mosellane à 1 800 euros le mètre carré pour la partie mosellane. Si bien que les non-frontaliers ne peuvent plus accéder à la propriété sur notre territoire et sont obligés de s’exiler jusqu’en Meuse. La pression financière se répercute aussi sur les loyers qui avoisinent ceux des secteurs de Thionville et Metz, environ 10 euros du mètre carré. Ainsi, si on compare le loyer théorique au revenu moyen, 45% des locataires de notre communauté de commune n’ont pas les moyens d’y louer un logement du parc privé. (…) Le fossé entre frontaliers et non-frontaliers se creuse.»
Sophie Kieffer