La Résidence fait son grand retour au sein de l’élite. Samedi, les Walferdangeois passaient un énorme test face au champion en titre, le Basket Esch. Et même si la défaite était au rendez-vous, l’international Xavier-Robert.
Comment se passe ce retour dans l’élite pour la Résidence ?
Xavier-Robert François : Même s’il est encore un peu trop tôt pour le dire, vu qu’on a seulement rencontré quatre équipes sur onze, je trouve qu’on fait un bon début de saison. Jusqu’à présent, dans chaque match, on avait clairement notre chance de gagner et on n’a pas démérité. On a montré qu’on pouvait lutter avec toutes les autres équipes.
Vous pouvez détailler ?
La première journée, à Contern, on est dans le match, mais on a mal géré la fin et on perd. Face au Racing, qui est, d’après ce que j’ai entendu, plutôt une équipe qui vise le haut du tableau, on l’a emporté après avoir été menés d’une vingtaine de points, ce qui est un peu un exploit en soi. Face aux Musel Pikes, on a fait un très bon match en menant tout le temps avec la victoire au bout.
Mais il y a un mais ?
Oui. Il ne faut pas oublier qu’on gagne deux matches face à deux équipes qui ne jouaient qu’avec un seul Américain. C’est aussi quelque chose à prendre en compte.
Eux jouent avec un seul non-JICL et vous avec trois ?
Non, je suis désormais JICL. En fait, je pensais que c’étaient les années de basket au Luxembourg qui étaient prises en compte pour obtenir ce statut, et comme j’avais seulement joué à Arlon, dans le championnat luxembourgeois, ça ne comptait pas. Je me suis arrêté là, je n’ai pas cherché plus loin. Mais par la suite, on m’a expliqué que tous les sports affiliés au COSL permettent d’obtenir ce statut. Et comme j’ai joué au hand au Luxembourg pendant quatre ans dans ma jeunesse, le club a fait la démarche et je suis donc officiellement reconnu comme JICL. Donc, même si on avait voté la proposition de ne pas pouvoir aligner trois non-JICL à la fois sur le parquet, je n’aurais pas été concerné.
Autre sujet, vous avez désormais Dean Gindt à vos côtés. Qu’est-ce que cela change dans le jeu ?
Dean apporte de la taille, c’est un bon shooteur et je pense un très bon renfort. Sa présence et celle des deux nouveaux Américains impactent forcément notre style de jeu dans l’ensemble. D’une manière générale, je trouve qu’on évolue de manière plus collective que la saison dernière. C’est dû à la mentalité de ces nouveaux joueurs.
Les Américains sont bien intégrés dans l’équipe
Ça se passe bien au sein de l’équipe ?
Les Américains sont bien intégrés dans l’équipe et dans la dynamique. Maintenant, en dehors du parquet, tout le monde n’a pas vraiment les mêmes centres d’intérêt. On a une équipe qui est très jeune, la majeure partie a moins de 20 ans, ensuite il y a les deux pros et puis Dean et moi qui sommes plus âgés. On essaie de créer une bonne ambiance et il faudra la maintenir même dans les moments plus compliqués. On sait qu’à la différence de la saison précédente, tous les matches vont être difficiles. Il faudra se montrer solidaires quand ça ira moins bien.
Face à Esch, c’était un bon moyen pour voir l’écart qui existe avec la N2. Qu’avez-vous pensé du champion en titre ?
Je peux dire qu’ils nous ont respectés en jouant avec leurs deux pros pendant toute la rencontre. Ça veut dire quelque chose. Ils sont solides, jouent bien au basket. C’est structuré, beaucoup plus qu’en Nationale 2. Ils ont pris les bonnes options en attaque, effectué les bonnes sélections de passes. Ils avaient de la réussite, car ils ont pris de bons tirs. Et derrière, ils ont une défense collective et efficace. Ça joue bien au basket. Et l’apport des Luxembourgeois est bien plus important qu’à l’échelon inférieur.
Après ces premiers matches, pouvez-vous vous projeter sur la suite ?
Pour l’heure, j’ai un bon feeling. Mais il est encore beaucoup trop tôt pour se projeter. On a eu des hauts et des bas, mais je pense que si on a un bon match, on va être compétitifs et on sera capable de battre n’importe qui. Il arrive souvent que, quand tu es promu, tu prennes régulièrement de grosses raclées. J’ai le sentiment, au vu de ce qu’on a montré, que ce ne sera pas du tout le cas pour nous. Notre équipe a les armes pour défendre sa place en Nationale 1, comme n’importe quelle autre formation.
Au point de pouvoir viser les play-offs ?
On verra bien ce qui se passera. La saison est encore longue et les équipes n’ont pas toutes la même courbe d’efficacité. Certaines peuvent prendre un très bon départ, puis complètement s’essouffler et l’inverse est vrai également.
Si on regarde vos matches, vous vous appuyez essentiellement sur six, voire sept joueurs. C’est suffisant pour tenir toute une saison ?
Oui. C’est vrai qu’on ne tourne pas énormément, mais on est une équipe jeune. Ce serait plus problématique si on avait une moyenne d’âge plus élevée. Maintenant, c’est vrai que ça peut être plus compliqué si on a des doubles week-ends, voire même des matches de Coupe en plus. Tout dépend du rythme. Si on a un seul match, ce n’est pas un souci, même si tu joues 40 minutes.
Est-ce un problème que des joueurs ne jouent pas beaucoup ?
C’est toujours une question difficile. Faut-il donner du temps de jeu à tout le monde ou bien s’appuyer sur un noyau dur? Ce qui est sûr, c’est qu’à l’entraînement, tout le monde se donne à fond. Après, qui entre en jeu, c’est plus fonction de ce dont le coach a besoin sur le terrain. Le problème, c’est qu’on est désormais en première division. Ce n’est pas comme si on pouvait se permettre de faire tourner parce qu’on a beaucoup d’avance. Cette année, on risque de ne pas souvent se retrouver dans cette situation. C’est peut-être aussi plus compliqué de faire beaucoup de rotations dans ces conditions.
Plus apporter en défense
Parlez-nous de votre rôle au sein de cette équipe. A-t-il évolué ?
Au moment d’aborder la rencontre, j’avais en tête de plus apporter en défense et de guider l’équipe sur ce plan. Dans ce cas, parfois l’attaque passe à la trappe. J’ai bien démarré en défense sur Clancy (Rugg) et généralement, c’est ce que j’essaie d’apporter. D’abord la défense et après, si en attaque je peux avoir des occasions, des paniers faciles et contribuer à la réussite de l’équipe, je vais le faire. Mais mon rôle est le même que celui de l’an passé, d’une manière globale.
Face à Esch, vous avez le sentiment que vous auriez pu l’emporter ou que votre adversaire était en contrôle, en maîtrise ?
Je pense qu’on aurait pu prendre le match. Dans le troisième quart, on revient à quelques points. Dans le quatrième, c’est serré pendant la majeure partie du temps et dans ces conditions, il ne faut pas grand-chose pour transformer un match.
Et finalement, qu’est-ce qui fait la différence selon vous ?
La discipline et la structure dans le jeu. Ils ont vraiment bien exploité les mismatches et chaque fois qu’on faisait une erreur en défense, ils nous punissaient. Ils ont pris des tirs ouverts et ont connu une très bonne réussite, notamment à trois points (NDLR : 58 % à 14/24). On a perdu la bataille des rebonds, c’est ce genre de détails qui fait la différence.
Qu’est-ce qu’on se dit après une défaite de sept points contre le champion en titre ?
On ressent un peu de frustration, car on n’était pas si loin. C’est une bonne expérience qui va nous permettre de nous remettre en question, d’effectuer les ajustements nécessaires pour que l’équipe progresse et continue de s’améliorer match après match.
Le prochain, c’est la Coupe, face à Mondorf ?
C’est un match où il faut faire attention, prendre notre adversaire au sérieux comme si on était face à une Nationale 1. Avec dix points d’avance et sur leur parquet, c’est dangereux. Et on est bien placés pour savoir qu’une équipe de N2 peut battre une équipe de N1.
Et samedi prochain, c’est normalement l’Amicale. Vous avez forcément appris ce qui s’est passé (NDLR : un test positif au Covid-19). Qu’est-ce que cela vous inspire ?
J’étais presque surpris qu’il n’y ait pas encore de cas en basket. Les personnes qui établissent les règles sanitaires font de leur mieux, mais il y a tellement de facteurs à prendre en compte que ce n’est pas évident. Ce qu’on peut dire, c’est que s’il est décidé que le match face à l’Amicale se tienne, il n’y a pas de souci à se faire.
Entretien avec Romain Haas