Le Racing vit un début de saison assez compliqué. Mais pour Gaëtan Bernimont, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure. Entretien avant la 4e journée de Nationale 1 où son équipe, le Racing, affronte ce samedi à 19 h30 le T71.
On voyait le Racing comme une énorme machine qui écraserait tout sur son passage. Finalement, ce n’est pas le cas ?
Gaëtan Bernimont : Justement, je suis plutôt surpris que tout le monde pense qu’on va écraser tout sur notre passage. On a décidé de faire un statement en ne prenant qu’un seul joueur pro, ce qui n’a pas été essayé depuis longtemps. Mais on n’a pas fait ça en pensant qu’on était meilleurs que les autres, on voulait juste envoyer un message à la ligue. Maintenant, il ne fallait pas nous voir plus beau qu’on ne l’est. Lors des deux dernières journées, on perd sur une bêtise contre la Résidence alors qu’on avait le match en main. Et dimanche, on s’incline face à Etzella qui est, à mon avis, le grand favori de la saison, surtout avec son Américain très impressionnant. Ce n’est pas une surprise de nous voir perdre des matches. On a un problème de taille et notre Américain n’est pas un pivot. Mais on a choisi de prendre énormément de risques en jouant notre jeu. Ce n’est pas évident, cela demande un temps d’adaptation mais on a joué seulement trois matches. Il n’y a pas de panique. On commence à essayer de comprendre notre rôle dans l’équipe et dans la ligue.
Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que vous ne joueriez qu’avec un seul pro ?
C’est un acte progressiste. Et alors qu’on voit des équipes jouer avec trois, notre président nous a dit qu’il voulait que ce soit nous, les Luxembourgeois qui gérions le jeu. Qui prenions les responsabilités. Tout le monde était très content même si on a compris que ce ne serait pas facile à mettre en œuvre.
Que pouvez-vous nous dire sur Jordan Giles ?
On ne l’a pas pris pour qu’il nous mette 35 points à tous les matches, ce serait contradictoire avec le fait de vouloir jouer avec un seul pro. C’est un joueur d’équipe, avec qui il est facile d’évoluer. Il va toujours chercher le meilleur tir même si, parfois, il n’en prend peut-être pas assez. Mais c’est un très bon joueur, qui doit s’adapter au niveau luxembourgeois, aux attentes des gens. Il a forcément de la pression, mais il n’a pas le choix.
C’est une philosophie presque intellectuelle, basée sur la lecture du jeu
Votre début de saison a également été impacté par une préparation perturbée ?
Oui. On a Max (Hilger) qui s’est tout de suite blessé. C’est un joueur qui aurait été important dans la rotation des guards. Ça fait descendre Jordan en position trois. Ce qui nous a fait très mal, c’est aussi la blessure de Chris Scholtes, touché à l’ischio depuis la mi-août. Il se remet doucement à l’entraînement. C’est un joueur de grande taille qui est très important pour nous. Et puis on a Steven (Mersch) qui n’a pas pu s’entraîner de toute la préparation, si bien qu’il a joué son premier match à l’occasion de la rencontre face au Telstar. On n’était jamais douze et parfois même pas dix à l’entraînement. Forcément, ce n’est pas évident.
D’autant plus que votre coach a une philosophie particulière ?
C’est quelqu’un qui communique beaucoup. Il a énormément d’expérience dans sa ligue et il vient en chercher en Europe. Il a un système de jeu très ouvert avec beaucoup de mouvement. Mais tout cela demande énormément de concentration. C’est une philosophie presque intellectuelle, basée sur la lecture du jeu. Ce n’est pas évident, surtout après une longue journée de boulot, pour des joueurs qui ne sont pas pros. Mais on bosse tous là- dessus. On apprend à travailler ensemble sur nous-mêmes. Toute les semaines, on apprend un truc nouveau.
Ce qui peut vous servir au moment d’aborder votre prochain match face au T71 ?
C’est une rencontre dans laquelle on veut se prouver qu’on a une place dans cette ligue en jouant bien face à une grosse formation du championnat. Ce sera un peu comme contre Etzella, une équipe avec beaucoup de bons joueurs et des pivots plus grands et plus physiques que nous.
Il va falloir trouver des matchups défensifs un peu spéciaux.
Quelle sera la clef pour espérer l’emporter ?
Les rebonds. Ce qui sera loin d’être évident, surtout face à des grands. Pour y parvenir, on va devoir faire un travail d’équipe et il va falloir courir tout le temps pour espérer les fatiguer au max. Ils auront moins de rotation que nous, à nous d’en tirer profit. On a eu la chance d’avoir une préparation plus longue que les autres, je suis, comme tous les autres d’ailleurs, dans la forme de ma vie. On a beaucoup d’endurance et on va courir plus qu’eux sur les 40 minutes de match.
Une victoire face au T71, ce serait du bonus ?
Je ne vois pas les choses ainsi.
On sait que chaque match sera très difficile. Ça fait plaisir aux autres de battre Bobby (Melcher), de faire tomber les arrogants qui ont décidé de ne jouer qu’avec un seul Américain.
Vous êtes confiant pour la suite du championnat ?
Oui, clairement. On progresse. Pour nous, le plus important, c’est de se qualifier pour les play-offs et d’être à son pic à ce moment. Donc, on est dans les temps. Pas de panique!
Entretien avec Romain Haas