La circulation du virus du Covid-19 « se poursuit à un niveau élevé » en France et son augmentation, « en particulier chez les personnes âgées », fait craindre « la poursuite des hospitalisations et des décès dans les semaines à venir », selon les données officielles publiées ce vendredi.
« Au niveau national, les nouvelles hospitalisations, les admissions en réanimation pour Covid-19 et les nombres de décès restent actuellement à des niveaux modérés en comparaison à la situation observée en mars-avril 2020, mais l’augmentation de la circulation du virus, en particulier chez les personnes les plus âgées, fait craindre la poursuite des hospitalisations et des décès dans les semaines à venir », relève l’agence sanitaire Santé publique France dans son bulletin hebdomadaire, qui porte sur la 40e semaine de l’année, du 28 septembre au 4 octobre.
Chez les 65-74 ans, le nombre de cas a doublé en cinq semaines, tandis qu’il a été multiplié par 2,2 en cinq semaines chez les 75 ans et plus. « Cette augmentation du nombre de cas chez les personnes âgées est préoccupante car ces personnes sont les plus à risque de complication de Covid-19 », insiste Santé publique France, qui alertait déjà la semaine dernière sur ce point.
Pour la semaine du 28 septembre au 4 octobre, le nombre de décès liés au Covid-19 s’établissait à 449, en légère hausse par rapport à la semaine précédente (436), qui marquait elle-même une nette augmentation (332 la semaine 38). Au total, selon un bilan publié jeudi soir, 32 521 personnes atteintes du coronavirus sont décédées en France depuis le début de l’épidémie. Le nombre de nouvelles admissions en réanimation a continué d’augmenter, à 893 contre 786, et « si la dynamique de l’épidémie se poursuit », « il est estimé que le nombre hebdomadaire de nouveaux patients admis en réanimation aura doublé dans 17 jours ».
Le nombre de nouveaux cas sous-estimés
« La tendance globale des indicateurs de suivi de l’épidémie de SARS-CoV-2 reste à l’augmentation » : le nombre de nouveaux cas confirmés est en hausse de 7 % à 77 980 sur toute la France, le taux de positivité des tests a également progressé, à 9,1 % contre 7,7 %, et le taux d’incidence (nouveaux cas sur sept jours) en France métropolitaine était également en augmentation avec 116 cas pour 100 000 habitants (108 la semaine précédente).
Mais l’agence sanitaire prévient que le nombre de nouveaux cas et le taux d’incidence peuvent être sous-estimés, « du fait des tensions encore existantes sur les capacités diagnostiques (des laboratoires) et des délais de rendus de résultats et donc de la consolidation des données ». Si les personnes âgés de 15 à 44 ans restent les plus touchées, l’augmentation la plus importante se situe chez les 65-74 ans, avec un taux d’incidence à 62 pour 100 000 habitants (+15 %) et chez les 75 ans et plus (69 pour 100 000 habitants, +14 %).
Face à l’aggravation des indicateurs, le gouvernement a décidé de placer plusieurs nouvelles métropoles en zone d’alerte maximale, synonyme de restrictions comme la fermeture des bars et de conditions d’accueil plus strictes dans les restaurants. Après Aix-Marseille et Paris, cela sera le cas samedi de Lyon, Lille, Grenoble et Saint-Étienne. Les villes de Toulouse et Montpellier pourraient aussi basculer d’ici à lundi, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran.
AFP/LQ