Tout le monde meurt. Pour mieux appréhender ce passage obligé pour soi et ses proches, Omega 90 propose trois nouveaux cours et ateliers au sujet de la mort.
Trilogie pour la fin de vie. Un programme en trois parties pour mieux appréhender la mort, proposé par Omega 90 et destiné à tous. Un moyen de sensibiliser les citoyens aux soins palliatifs, comme l’explique la directrice Nicole Weis-Liefgen : «La mort a longtemps été acceptée et considérée comme normale par notre société avant de ne plus l’être. La société essaye le moins possible de parler de la mort, ce que nous ne devrions pourtant pas faire. Le savoir-faire ancestral de l’accompagnement de fin de vie a graduellement disparu ces dernières décennies.» Pour y remédier, l’association propose un cours et deux ateliers ouverts à tous.
À commencer par un cours de «dernier secours» de deux fois trois heures. «Chaque citoyen qui souhaite échanger sur le sujet de la mort dans un cadre protégé peut nous rejoindre, note la directrice. Nous leur communiquons tout notre savoir sur la mort ainsi que des contacts et des informations sur la fin de vie et la mort au Luxembourg. Comment s’adresser aux personnes en deuil ou malades ? Comment reprendre des comportements sociaux que nous avons oubliés?»
Un premier atelier de trois heures traite du «dernier accompagnement» ou de ce qu’il est concrètement possible de faire pour soigner une personne gravement malade à domicile. «Qu’en est-il de la vérité? Comment gérer les émotions? Comment améliorer le confort de la personne en fin de vie? Quels soutiens demander?», précise la directrice avant de passer à la présentation du deuxième atelier qui concerne les «dernières volontés» : «Il nous apprend à rédiger nos dernières volontés, ce qu’il est important de préciser pour qu’elles soient respectées.»
Une première session de la trilogie a été réalisée en partenariat avec la commune de Differdange et a remporté un franc succès auprès des personnes présentes. «Les participants ont trouvé que tous les citoyens devraient pouvoir participer à de tels ateliers», souligne la directrice.
Disposer de sa fin de vie
Autre nouveauté lancée par Omega 90. «Il s’agit d’une carte sur laquelle son détenteur peut préciser s’il a opté pour le système des directives anticipées du patient ou s’il a rédigé ses dernières volontés, explique la présidente Diane Dhur. Le nom et les coordonnés d’une personne de confiance peuvent y être ajoutés. Ainsi, en cas d’hospitalisation dans un état qui ne nous permet pas d’exprimer notre volonté, cela reste possible.» La carte doit ainsi être conservée à portée de main dans le porte-monnaie.
La carte est également prétexte à encourager les citoyens à penser à l’idée de la mort et de la fin de vie. «Les mots clés sont : réfléchir, se décider et se renseigner», indique la présidente. «Les directives anticipées du patient ne sont pas qu’un simple document, il s’agit d’un document sur lequel on fixe une volonté que l’on partage avec son médecin et sa famille afin de déterminer si tout le monde est prêt à la respecter et à la suivre», précise Nicole Weis-Liefgen.
Les personnes désirant faire une disposition de fin de vie ou faire part de leurs directives anticipées, peuvent contacter le personnel du service formation de l’association qui les aidera à remplir cette tâche. Le service reçoit en moyenne plus de 150 personnes par an pour effectuer ce type de démarche. Ces cartes peuvent être commandées auprès de l’association.
Sophie Kieffer