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Automne chaud

Par le passé, il a souvent été question d’automne chaud. Le camp syndical utilisait cette image pour mettre la pression. Tout aussi souvent, cette annonce en grande pompe se soldait par une tempête dans un verre d’eau. En cette année 2020, marquée par la crise sanitaire du coronavirus, l’automne sera réellement chaud. L’effet d’annonce fait place à une lutte acharnée pour sauver un maximum d’emplois.
Mardi, l’OGBL et sa présidente, Nora Back, ont souligné que «la crise économique ne fait que commencer. L’ampleur de la crise se fait aujourd’hui ressentir dans bon nombre de secteurs. Il s’agit désormais d’atténuer les plus graves conséquences de la crise sociale.» Les annonces de plans sociaux se sont multipliées ces dernières semaines. ArcelorMittal envisage de supprimer 578 postes, à Guardian Luxguard, 201 emplois étaient menacés au départ. Même si certaines entreprises utilisent la pandémie comme prétexte pour dégraisser, il est indéniable que des centaines de salariés doivent craindre de perdre leur emploi.
En attendant la déclaration du Premier ministre sur l’état de la Nation, le gouvernement semble pourtant vouloir temporiser avant de prendre de nouvelles mesures. L’OGBL a décidé de prendre les devants en soumettant aux partenaires sociaux une série de pistes pour relancer l’économie sans mettre en péril l’avenir des travailleurs. Les négociations tripartites sont toutefois à l’arrêt depuis le mois de juillet. Les bipartites font ainsi leur retour en amont du 13 octobre, jour du grand oral de Xavier Bettel.
Cette perte de temps est irresponsable. Oui, la crise actuelle nécessite plus que jamais des mesures équilibrées. Mais pour une fois, politiques, patronat et syndicats sont assis dans un même bateau. L’État coule sans recettes fiscales, l’économie coule sans le pouvoir d’achat des salariés. En continuant à tergiverser, le risque de voir cet automne chaud 2020 s’embraser ne fait qu’augmenter.

David Marques