Mobilité douce et réduction des déchets, deux thématiques vertes, dont l’une a prêté à controverse.
La rue du Fossé restera-t-elle une zone piétonne ou les voitures y auront-elles à nouveau droit de cité ? Le suspense reste entier. Avant de prendre des mesures définitives, le collège échevinal de Luxembourg souhaite mesurer la popularité de cette mesure exceptionnelle auprès des habitants et des commerçants du centre-ville au cours d’une réunion qui aura lieu mercredi.
La mesure avait été introduite en pleine crise du Covid-19 pour venir en aide aux commerçants de la capitale en rendant les déplacements des visiteurs plus agréables. La rue du Fossé est fermée à la circulation routière sur le tronçon compris entre la rue de l’Eau et la rue du Nord, jusqu’au mois d’octobre.
Il s’avère que la mesure présente également des avantages pour les cyclistes. Déi Gréng souhaitaient la pérenniser. Une motion devait être débattue lors du conseil communal de lundi, mais la bourgmestre a préféré, avec l’accord du banc vert, la remettre à plus tard. François Benoy a à nouveau expliqué lundi que le tronçon en question constitue le point de connexion qui permet de relier le nord et le sud de la capitale pour les cyclistes et la mobilité douce en général, et ce, d’autant plus que la piste cyclable du viaduc vient d’être mise en service. Cette connexion raccourcirait et sécuriserait les distances à parcourir. Elle serait également très utile dans la perspective de la piste cyclable qui longera le tracé du tram dans l’avenue de la Liberté.
La majorité accusée de recycler les motions
Sans ne rien dévoiler des intentions de l’administration communale, l’échevin Patrick Goldschmidt a indiqué que diverses études de faisabilité pour rendre la rue définitivement piétonne sur ce tronçon étaient en cours.
Zéro déchet, «Null Offall» en luxembourgeois, déposé dans les décharges municipales à l’horizon 2030, tel est le but de la stratégie nationale présentée la semaine passée par la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. L’appel était lancé aux communes de ne pas perdre de temps et de s’engager. Lundi, déi gréng et le CSV, avec le soutien du DP, ont déposé chacun une motion pour faire de Luxembourg une commune sans déchets.
Dans leur motion, déi gréng proposent la réalisation d’un plan stratégique sur les mesures et les moyens à mettre en place. Parmi ces mesures, pour inciter les citoyens à produire moins de déchets et à recycler plus, le parti suggère une réforme de la taxe sur les déchets dans l’idée du pollueur-payeur ou de systématiser le recyclage dans tous les immeubles de la capitale. La Ville de Luxembourg devrait également faire figure d’exemple en insufflant les principes du recyclage et de l’économie circulaire au sein de ses propres services. Dernière proposition, remplacer les couverts en plastique par des ustensiles plus durables lors de manifestations organisées par la Ville pour présenter ces alternatives aux citoyens et les encourager à les appliquer.
Peu ou prou ce que la majorité CSV-DP au conseil communal a présenté dans sa propre motion. Une motion qui s’est attiré les foudres du LSAP et de déi Lénk qui regrettent qu’à «chaque fois que l’opposition dépose une motion, la majorité dépose une motion identique», selon Guy Foetz. Identique ? Tom Krieps et Gabriel Boisante ne sont pas convaincus. Pour eux, déi gréng posent des actes concrets, contrairement à la majorité qui n’irait pas assez loin. Assez pour mettre le feu aux poudres.
Patrick Goldschmidt (DP) a indiqué avoir réalisé une motion plus nuancée que celle des verts après consultation des divers services de la capitale : «Nous l’avons complétée avec les avis des services concernés.» Il balaye les critiques et indique que le délégué à l’environnement et le service hygiène de la capitale réfléchissent en permanence à des solutions de réduction des déchets. Le problème serait plus complexe qu’il n’y paraît pour une grande ville comme Luxembourg. La Ville serait même allée jusqu’à engager des commerciaux afin de trouver des pistes pour mieux faire.
Selon Lydie Polfer, venue à la rescousse de sa majorité et qui a clos le débat avec autorité, il n’y aurait «pas besoin de révolution», la Ville tenterait en permanence de s’améliorer pour ses citoyens.
Sophie Kieffer
Passerelle : un avant-projet pour l’été prochain
Le dossier date de 2008. Il s’agissait de relier les quartiers de Cents, Weimershof et Neudorf par une passerelle aérienne. Pendant sept ans, le projet a été oublié. Un nouveau projet a été conçu en 2015, puis un troisième en 2017. Ces deux projets avaient été présentés aux habitants des quartiers concernés l’année dernière. L’idée n’a pas été abandonnée, puisque Patrick Goldschmidt espère pouvoir exposer un avant-projet sommaire au conseil communal au plus tard au mois de janvier prochain, après avoir obtenu l’avis du ministère de l’Environnement à son sujet. L’échevin espère ensuite qu’un avant-projet définitif pourra être réalisé pour l’été prochain. Lydie Polfer a indiqué que l’architecte qui a réalisé l’ascenseur du Pfaffenthal, Steinmetzdemeyer architectes urbanistes, plancherait sur le projet.