En un mois de travail, les partenaires sociaux ont réussi à réduire la casse sociale de 201 personnes à 62.
En un mois, l’OGBL et la délégation du personnel de Guardian ont réussi à nettement réduire la casse sociale annoncée. Sur les 201 personnes susceptibles d’être touchées par un plan social devant démarrer le 1er octobre, seules 62 seront concernées grâce au travail des partenaires sociaux. L’OGBL souhaite avoir un peu plus de temps pour réduire encore un peu plus la casse.
«Lors d’une réunion ce lundi avec la direction de Guardian, nous avons fait le bilan d’un mois de travail dans le cadre du plan de maintien dans l’emploi. Un bilan très positif en si peu de temps, car nous parlons désormais de 62 personnes au lieu de 201 pouvant perdre leur emploi à la suite de la décision de Guardian de couper dans les effectifs», lâche Alain Rolling. Le secrétaire central adjoint à l’OGBL ne décolère pourtant pas à la sortie de cette réunion avec la direction de l’entreprise américaine basée au Luxembourg depuis 1981. «Nous, le syndicat et la délégation du personnel, avons fait notre travail. Nous avons pris les choses en main pour trouver des solutions. J’ai contacté des entreprises intéressées par la reprise de main-d’œuvre, nous avons fait le lien avec les ressources humaines de Guardian. Nous avons réussi à limiter la casse, en utilisant plusieurs solutions comme le départ volontaire, la préretraite, le reclassement, le prêt temporaire de main-d’œuvre et l’on a même fait les démarches auprès de Pôle emploi en France pour permettre à certains de toucher le chômage dans le cadre d’un départ volontaire en cas de raison économique. Nous avons fait un sacré travail en un mois. Nous pourrions encore faire mieux avec un peu plus de temps», assure Alain Rolling.
«On peut trouver des solutions»
Ce temps que l’OGBL réclame, la direction de Guardian refuse de le donner. Elle souhaite désormais passer à un plan social incluant les 62 personnes restantes. «Le train du partenariat social Guardian-OGBL s’arrête à la gare et la gare s’appelle conflit. Guardian ne veut rien entendre à notre demande de temps supplémentaire. Faire un plan de maintien dans l’emploi aussi rapidement avec un tel résultat et ne pas nous donner un peu plus de temps, c’est montrer un réel manque de respect pour tous ceux qui ont tout fait pour limiter la casse sociale. Cela montre aussi que Guardian veut maintenant faire des licenciements secs. On parle tout de même de 62 personnes, autrement dit 62 familles. C’est d’autant plus rageant que l’on peut trouver des solutions. En prolongeant le plan de maintien dans l’emploi jusqu’à 2025, nous pourrions placer 50 personnes en préretraite. Ce n’est pas rien», s’agace Alain Rolling, qui demande un mois ou jusqu’à la fin de l’année pour continuer de travailler et réduire les conséquences du plan social.
Convaincu de pouvoir trouver des solutions pour les 62 personnes restantes, l’OGBL va très vite redemander le soutien des ministres du Travail et de l’Économie. «Je vais effectivement solliciter les cabinets des deux ministres», souligne le syndicaliste, qui espère voir les deux ministres faire un peu pression sur la société spécialisée dans la fabrication de verre.
Une chose est certaine, l’OGBL et la délégation du personnel n’entendent pas baisser les bras. «Nous irons jusqu’au bout pour sauver un maximum de personnes. Même si nous passons dans un plan social, il y aura des négociations et nous ferons tout pour réduire la casse sociale, mais ce sera dès lors un autre type de dialogue», prévient fermement Alain Rolling, qui s’indigne du manque de dialogue social de la part de la direction de Guardian.
Jeremy Zabatta
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