Bon sur le terrain mais largué au classement, doté d’un effectif extrêmement riche mais très affaibli, Pétange et son coach se retrouvent sous pression, ce lundi soir, face au Fola.
Ismaël Bouzid est dans une position curieuse. Puisque son équipe envoie visiblement du lourd sur le terrain, malgré une hécatombe avec un grand H, mais qu’au classement, elle traîne sa peine dans des proportions qui commencent, lentement, à devenir inquiétantes. Ses dirigeants doivent bien le voir, que leur équipe tient la route mais qu’elle manque simplement de réussite. «Mais il y a déjà des bruits qui courent, a reconnu Ismaël Bouzid, qui assume. Et c’est normal, j’ai un président qui veut des résultats.»
Après cinq semaines à construire un groupe qui aurait dû être celui de Cyril Serredszum, qui a préféré passer la main pour des raisons personnelles, et malgré des performances assez étincelantes (surtout compte tenu des circonstances) mais à zéro point, Bouzid serait-il déjà en danger à une grosse semaine de la trêve internationale ? Il le croit. «Mais je ne me prends pas la tête avec ma situation personnelle. Aucun stress parce que je suis persuadé qu’on bosse bien et que j’ai énormément de retours positifs.»
On ne peut pas nier, à la lumière des deux derniers résultats très frustrants (défaites à Wiltz 2-1 et à Niederkorn 3-2), que Bouzid sait mener sa barque tactiquement. Passé du
4-3-3 au 3-5-2 devant l’accumulation de pépins touchant les ailiers (Abreu, Schneider, Teixeira…), il est parvenu à animer ce nouveau système en parvenant même à nous surprendre avec, par exemple, l’utilisation de Mounir Hamzaoui en position de meneur. Cela ne sert pour le moment à rien. Une barre et une palanquée d’occasions contre Hamm (0-0), la balle de l’égalisation (qui aurait été ultra-méritée) à un mètre du but au stade Am Pëtz pour Kaboré, un poteau contre le Progrès avec en plus un penalty bêtement concédé sur un Luisi isolé au milieu de trois joueurs en pleine surface… Tout va contre lui.
Cette équipe peut être championne en deux ans
Bouzid a quand même assez d’ancienneté pour se rappeler qu’en football, il n’y a que peu de hasards. Et qu’il va devoir agir personnellement pour inverser cette spirale négative s’il veut rester aux manettes. «On doit savoir passer un cap dans l’agressivité, faire mal dans les deux surfaces, on doit devenir le rouleau compresseur qu’on peut être.» On sent bien que cela aussi, il sent que c’est son boulot. Et que, donc, il pourrait être redevable de ces manquements auprès de sa direction.
Il y a danger. Concrètement, de crise, malgré la qualité du jeu proposé par le Titus. Car le calendrier est vache et après être allé affronter le Progrès, l’enchaînement est vertigineux : le Fola ce lundi soir puis le Swift. Alors Bouzid demande la patience. «Cette équipe peut être championne en deux ans. Je sais que c’est faisable si on me laisse le projet entre les mains. Je sens que ça va marcher, sur le long terme parce que je sais ce que je fais.»
Mais la sensation est bel et bien là. Et Sébastien Grandjean, l’adversaire du jour, s’en voudrait de ne pas saisir la perche : «Il est clair qu’on va jouer contre une équipe qui n’est pas là où elle voudrait. Ils auraient mérité plus de succès sur ce qu’on a vu, mais la pression est sur eux.»
Julien Mollereau
Pétange – Fola, ce lundi, 20 h, stade municipal.