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Bilan des minikermesses à Luxembourg : «Rien ne remplace la Fouer»


Pas de Schueberfouer cette année, mais des minikermesses disséminées un peu partout à travers la ville pour le plaisir des enfants qui ont adoré les tours gratuits. (Photo : Sophie Kieffer)

L’heure était aux bilans mercredi matin au Knuedler. Ces six derniers mois ont été particuliers et la Ville a dû être sur tous les fronts pour sauver l’été des habitants et commerçants.

«Rien ne remplace la Fouer», a lancé Lydie Polfer en introduction du City Breakfast, rencontre mensuelle avec les représentants des médias. C’est sans doute pour cette raison que sa formule n’a que très rarement changé en 679 éditions. La 680e aurait dû avoir lieu cet été si le Covid-19 n’avait pas gâché la fête. Laisser plus de deux millions de personnes gambader sur le champ de foire pendant trois semaines n’était pas envisageable. Les forains qui n’ont pas pu travailler cette année, et la Ville de Luxembourg ont donc imaginé «D’Stad lieft», des minikermesses dans différents quartiers de la capitale. Le but était double : permettre aux forains de travailler et aux habitants des quartiers de se divertir pendant les vacances et alors que de nombreuses activités n’avaient pas encore repris en raison de l’épidémie. «Luxembourg a une activité commerciale, mais elle est également une ville où l’on vit. Les citoyens doivent trouver dans leurs quartiers ce qui participe à la qualité de vie que ce soit des commerces ou des moyens de se divertir», a indiqué la bourgmestre. Un accord a été passé avec les forains qui ont animé les parcs et les places de la capitale durant tout l’été.

Si certains ont trouvé le temps long, «une partie est très contente» , a affirmé Patrick Goldschmidt, échevin en charge du service espace public, fêtes et marchés à la Ville de Luxembourg. «Les manèges pour enfants ont eu un grand succès», a affirmé la bourgmestre Lydie Polfer. «Plus particulièrement les attractions du centre-ville, du parc de Merl et de la place de la Constitution. Les établissements gastronomiques ont eu moins de fréquentation parce qu’ils étaient payants. (…) Nous avons tenté du mieux possible de gommer à tous les niveaux, les conséquences négatives du Covid-19.» Si la Ville tire un bilan positif de cette action, elle espère toutefois pouvoir organiser une vraie Schueberfouer l’année prochaine.

Noël aura bien lieu dans la capitale

Dans l’immédiat, c’est le marché de Noël qui préoccupe édiles, forains et habitants de la capitale. Mercredi, Lydie Polfer a promis une ambiance de fêtes de fin d’année dans la capitale, mais elle n’a pas encore pu préciser sous quelle forme. Des discussions seraient en cours avec les forains, un rendez-vous aurait eu lieu hier après-midi, mais tous attendraient le vote de la prochaine loi sanitaire la semaine prochaine pour pouvoir avancer dans leurs réflexions. «Les mesures sanitaires contenues dans cette nouvelle loi seront en vigueur jusqu’au 31 décembre», a précisé la bourgmestre, «Elle prévoit notamment l’interdiction de consommer de l’alcool debout à l’extérieur. Ceux qui connaissent notre marché de Noël savent comment les choses s’y passent. Nous allons devoir travailler avec des places assises et tenter de conserver cette ambiance de Noël.»

Des bons d’achat d’une valeur de 1000 euros

Une belle ambiance de Noël permettra d’attirer du monde en ville et de faire marcher les commerces qui ont beaucoup souffert de la crise sanitaire. Nombre d’entre eux ont fermé leurs portes malgré les efforts de l’administration communale et d’autres ont du mal à se maintenir à flot. Pour les aider, la commune a acquis des bons d’achat d’une valeur de 1 000 euros (20 fois 50 euros) auprès des commerces. «Un total de 1 086 commerces de tous les domaines ont participé, ce qui revient à 21 720 bons d’achat, soit à 1 086 000 euros d’aide financière directe de la Ville pour les commerces», précisé l’échevin Serge Wilmes. Ainsi, 5 320 bons d’achat ont été cédés par l’administration communale à la direction des affaires sociales de la Ville de Luxembourg pour une distribution séparée selon des critères sociaux. Le reste a été mis en jeu en ligne ou via un formulaire distribué aux ménages et aux visiteurs. «Dix mille bons ont déjà été gagnés et 40 000 personnes ont tenté leur chance», a annoncé l’échevin qui ajoute que les bons gagnés sont à retirer à l’Infobus de la Ville jusqu’au 30 octobre.

Ici également, le retour est positif. De même que pour la braderie, organisée sur trois jours au lieu d’un seul cette année pour limiter les risques de transmission du Covid-19 en diluant le nombre de visiteurs. «Le retour des commerçants au sujet de la braderie était tout autre que celui émis en public, selon lequel la braderie aurait été mauvaise et qu’elle n’était pas un succès , a insisté Serge Wilmes. Les commerçants étaient heureux que la braderie ait pu se tenir. Elle aurait été meilleure que la moyenne et vu le contexte, les commerces ont très bien travaillé. Certains auraient écoulé tous leurs stocks.» L’organisation de la braderie aura donc été une bonne chose. «Nous avons réussi l’exercice de faire respecter les mesures sanitaires durant l’évènement et de permettre aux commerçants de vendre leurs produits», a poursuivi l’échevin.

Mille cent commerçants de la capitale auraient fait une demande pour obtenir un subside de 4 000 euros de la Ville. Mille demandes auraient déjà été traitées et un grand nombre d’entre elles ont été honorées. La Ville se met donc en quatre pour aider ses commerçants. Il faut dire qu’une ville sans commerces est une ville morte et peu attirante pour les affaires et pour ses habitants.

Sophie Kieffer