Tom et Luc Wirtgen évoquent leur premier Tour de Luxembourg ensemble. La deuxième étape se tient ce mercredi, entre Remich et Hesperange (160,8 km).
Que représente le Tour de Luxembourg à vos yeux ?
Luc Wirtgen : C’est forcément spécial. Tu cours sur des routes que tu connais par cœur. La 4e étape passe à Rambrouch situé à un kilomètre de Hostert, notre village natal.
Tom Wirtgen : C’est une date très importante dans le calendrier. Et comme le disait Luc, on connaît bien le parcours et donc les endroits où économiser un peu d’énergie. Et puis, quant à moi, ce sera mon deuxième Skoda Tour.
À l’étranger, quand les gens savent que vous êtes cyclistes professionnels, font-ils souvent le rapprochement avec les frères Schleck ?
L. W. : On est cyclistes professionnels et frères, mais la comparaison s’arrête là (il rit). Eux, c’était deux phénomènes.
T. W. : Dans le milieu, on nous en parle peu. Ce sont plutôt les gens qui ne connaissent pas bien le cyclisme qui font le rapprochement…
Ce Skoda Tour est la troisième course de suite que vous disputez ensemble sous le maillot Bingoal. Est-ce important de vous retrouver sur les mêmes épreuves ?
L. W. : C’est la quatrième, samedi, on a disputé la Heistse Pijl (NDLR : La Flèche de Heist, cat. 1.1) et même la cinquième sur l’ensemble de l’année car on a aussi participé au Grand Prix de la Ville de Lillers avant le confinement. Quand je roule avec mon frère, on fait chambre commune. Sinon, je suis avec Jelle Vanendert.
T. W. : Oui, on n’a même pas besoin de demander, les dirigeants nous mettent d’office ensemble. Certains, pour se détendre, aiment bien écouter de la musique, etc. Nous, ils savent qu’on est plutôt tranquilles (il rit).
«Quand on voit un gars comme Wout Van Aert»
Luc, même si vous venez de Wallonie-Bruxelles, son équipe réserve, c’est votre première année comme professionnel chez Bingoal. La présence de Tom a-t-elle facilité votre intégration?
L. W. : L’an dernier, j’avais déjà disputé quelques courses pros, alors, question intégration, il n’y a pas eu de problème. Après, la présence de Tom facilite certaines choses…
T. W. : Je me permets de lui donner quelques conseils pour éviter de commettre les mêmes erreurs que moi. C’est normal, je suis l’aîné, alors je prends soin de lui (il rit). Ce n’est pas toujours facile : au Tour du Doubs, il se trouvait dans ma roue quand je l’ai entendu chuter. J’ai eu assez peur, mais ça va, il a juste eu un peu de peau arrachée, rien de grave.
Au niveau gabarit*, vous semblez descendre de deux branches familiales bien distinctes…
L. W. : Oui, c’est ça! Je ressemble plus à mon père et Tom à ma mère. Moi, grimpeur et lui baroudeur. C’est une bonne chose de ne pas avoir le même profil, ça nous permet de nous retrouver sur des courses à étapes comme ici, au Tour de Luxembourg, où chacun peut exprimer ses qualités.
T. W. : Quand on voit un gars comme Wout Van Aert capable de faire du cyclo-cross, de grimper et de sprinter, il n’est peut-être plus nécessaire de trop se focaliser sur la morphologie. L’an dernier, Alaphilippe a bien remporté le contre-la-montre du Tour de France (NDLR : lors de la 13e étape à Pau).
Qu’enviez-vous à votre frère ?
L. W. : S’il pouvait me donner un peu de sa puissance, ce serait bien…
T. W. : Son calme et son placement. Moi, quand ça frotte un peu trop, j’ai tendance à freiner.
Vos rôles sur ce Skoda Tour ?
T. W. : J’ai été sélectionné pour emmener le mieux possible Baptiste (Planckaert) ou Jelle (Vanendert) dans les finals.
L. W. : Je pense que j’aurai une chance sur une étape. Maintenant, la priorité reste l’équipe, qui a de grosses ambitions au général et vise une victoire d’étape.
Recueilli par Charles Michel
* Luc (1,79 m/63 kg), Tom (1,91 m/77 kg)