Le Syndicat des villes et communes (Syvicol) aborde sereinement la rentrée des classes. Le président Émile Eicher salue surtout le retour à des effectifs de classes et des horaires normaux.
Lundi, bon nombre de députés de la commission de l’Éducation nationale s’étaient interrogés sur le volet logistique de la rentrée scolaire en mode Covid-19. Les communes ont-elles suffisamment tôt été informés des missions qui leur incombent pour mettre en oeuvre le plan sanitaire du ministère de l’Éducation nationale? Contacté par nos soins, Émile Eicher, président du Syndicat des villes et communes, répond par l’affirmative. «On reste engagé sur la même voie que lors des deux dernières semaines de cours avant les vacances d’été, note-t-il. Les mesures mises en place au niveau de la sécurité sanitaire resteront en place. Il n’y a ni de grand investissement à effectuer, ni de grand changement à mettre en oeuvre».
Le Syvicol a été consulté en amont de la finalisation du plan sanitaire par le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch. Le principal soulagement pour les responsables communaux a été la confirmation du retour à la normalité pour la reprise de l’école fondamentale. «Les communes n’auraient plus accepté les groupes A et B. L’option de l’enseignement en alternance a été écartée pour de bon», se félicite Émile Eicher. «Plus jamais», ont soupiré les services scolaires et techniques au bout d’un «énorme défi». «La séparation des élèves en deux groupes a non seulement eu des répercussions sur l’organisation scolaire mais aussi sur le transport des élèves. On se réjouit qu’on retourne pour cette rentrée à l’horaire normal», reprend le président du Syvicol.
Le casse-tête pour aérer les salles de classe
L’abandon des groupes A et B, mis en place lors de la reprise progressive des cours après le confinement, n’équivaut pas à adopter une attitude nonchalante. «La sécurité des élèves reste primordiale», insiste Émile Eicher. Le nettoyage plus régulier des bâtiments scolaires reste ainsi assuré. Le Syvicol a aussi longuement échangé avec le ministre Claude Meisch sur le concept d’aération des salles de classe. Il s’agit d’un nouveau casse-tête pour les communes, comme l’illustre cet exemple de calcul émis par Émile Eicher : «Dans une grande école qui compte 500 élèves, le portier et peut-être un deuxième collègue devront ouvrir et fermer 200 fenêtres et plus sur la journée». La consigne du ministère de l’Éducation nationale est de laisser ouvert les fenêtres si la météo le permet. En automne et en hiver, l’aération par
à-coups en début ou en fin de cours sera est à privilégier.
«Sécurité et conditions sanitaires doivent aller de pair. Il ne sera pas possible de tout changer. Chaque école présente des caractéristiques différentes. Une solution idéale n’existe pas», tempère le président du Syvicol. Il plaide pour des «solutions individuelles à mettre en place avec les services techniques». Une première aération du bâtiment scolaire en matinée, suivi d’une seconde aération en soirée est une option. Laisser ouvert les fenêtres la nuit serait toutefois à éviter.
Le Syvicol soutient aussi les trois scénarios mis en place pour régler l’isolation d’élèves ayant contracté le coronavirus et la mise en quarantaine de groupes d’élèves. «Il existe toutefois encore un besoin de clarification. La Santé veut procéder de manière sélective. La seule certitude est que si un seul élève est testé positif, il ne sera pas obligatoire de placer l’ensemble de la classe en quarantaine», note le président. Malgré tous les efforts produits, la navigation à vue ne sera pas à éviter.
David Marques