L’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas encore évidente en entreprise. La nouvelle mouture du programme Actions positives offre des solutions pour l’imposer.
Les performances économiques vont de pair avec le bien-être des hommes et des femmes au travail. Le succès d’une entreprise dépend de ses salariés, de leur motivation et de leur satisfaction. Ces dernières sont au plus haut quand les projets de vie se reflètent dans la culture de l’entreprise», estime la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, alors qu’elle s’apprête à présenter la nouvelle stratégie cadre qui doit permettre aux femmes et aux hommes de bénéficier des mêmes conditions de travail, le programme Actions positives. Il aide les entreprises à mettre en œuvre des actions concrètes et des bonnes pratiques.
Lancé il y a 20 ans par le ministère de la Promotion féminine, le programme a été modernisé et retaillé pour correspondre au mieux à la réalité du marché de l’emploi et aux besoins des entreprises et des salariés. Il intègre notamment la question du télétravail. Entre des hommes qui préfèrent engager des hommes, des femmes qui n’osent pas faire valoir leurs compétences là où on ne les attend pas, l’envie de pouvoir concilier vie de famille et vie professionnelle et la situation de crise qui creuse les inégalités, particulièrement envers les femmes, le ministère espère parvenir à un changement durable de mentalité non seulement dans la société, mais également en entreprise. «Les entreprises doivent prendre leurs responsabilités pour faire avancer les choses», affirme la ministre. «Le ministère les accompagne dans la mise en place de mesures pour l’égalité et certifie les bonnes pratiques pour obtenir une véritable culture de l’égalité.»
Cette culture devra reposer sur trois piliers : l’égalité de traitement en matière de salaire, de recrutement et de formation, l’égalité dans la prise de décision, ainsi que l’égalité dans la conciliation de vie professionnelle et de vie privée. Pour y parvenir, l’entreprise devra passer par une analyse de sa situation en la matière avant de pouvoir se lancer dans l’élaboration d’un plan d’action et de mesures basé sur les résultats de l’analyse.
Vers un monde du travail plus équilibré
Ce plan permettra entre autres aux entreprises de soutenir la rétention de talents et la mixité à tous les niveaux, de mettre en place des indicateurs et des méthodes de reporting, d’évaluer le taux de bien-être au travail de leurs salariés et de s’afficher comme exemplaires pour d’autres entreprises.
Quatre-vingts entreprises issues de tous les secteurs économiques et employant entre 50 et 1 400 salariés se sont laissé séduire par le programme Actions positives. «Les instruments du programme ont été créés pour des entreprises d’une certaine masse salariale. Nous aimerions également étendre le programme aux petites et moyennes entreprises, c’est pourquoi nous réfléchissons à la création d’un programme qui leur conviendrait», précise Taina Bofferding. La mise en œuvre du plan d’action prend un an au lieu de trois jusqu’à présent. Un label valorise ensuite les actions réalisées. Pour le moment, toutes les entreprises qui ont participé ont mené le projet à bien. Certaines témoignent par la voix de leurs dirigeants et de leurs employés sur le site actionspositives.lu. Il deviendra à terme un endroit de rencontre et d’échange de bonnes pratiques.
«L’égalité est une partie de la solution pour un monde du travail solidaire et égalitaire. (…) Notre approche est exigeante dans le but de forger une mentalité et de la pérenniser. Le programme dispose de tous les supports nécessaires pour parvenir à ce changement de mentalité», note la ministre, qui a déjà pu constater au contact des jeunes que le changement évoqué était en marche. «Ils souhaitent un monde du travail plus équilibré. Les jeunes pères veulent pouvoir passer plus de temps avec leurs enfants et les jeunes femmes veulent être considérées de la même manière que leurs collègues masculins», ajoute Taina Bofferding avant de rappeler que l’égalité des sexes doit pouvoir se retrouver au quotidien dans tous les secteurs de la société.
Sophie Kieffer
L’égalité forcée est une sottise. En revanche que l’on ne mette aucun obstacle à toutes les femmes compétentes et méritantes, bien sûr!