Après plusieurs semaines à couteaux tirés, la direction de Guardian et les partenaires sociaux ont trouvé un terrain d’entente pour un plan de maintien dans l’emploi.
Le feuilleton autour de l’avenir des salariés de Guardian à Dudelange et à Bascharage semble toucher à sa fin avec la signature d’un plan de maintien dans l’emploi. Proche du conflit social, le dialogue entre les partenaires sociaux et la direction de la société basée au Luxembourg depuis 1981 n’était pas au beau fixe depuis quelques semaines.
La délégation du personnel et l’OGBL avaient demandé des éclaircissements sur la pérennité des activités du groupe américain au Luxembourg et sur les éventuels investissements à venir afin de remplacer des outils de production en fin de vie. Des interrogations légitimes après l’annonce par Guardian d’une fusion des sites de Dudelange et Bascharage. Une fusion, effective le 6 août dernier, qui là encore a donné lieu à de nombreuses interrogations sur l’avenir.
Craignant le pire, l’OGBL et la délégation du personnel ont haussé le ton en demandant des réponses à une direction muette. Une semaine plus tard, cette même direction annonce le pire avec l’intention de se séparer de 44 % de ses effectifs au Luxembourg, soit 201 personnes sur 453. Guardian veut aller vite et fixe un ultimatum qui devait expirer le 2 septembre afin de mettre sur pied un plan de maintien dans l’emploi, dernière étape avant un plan social.
Des «négociations très dures»
Un laps de temps jugé trop court pour l’OGBL qui n’a pas hésité à s’entretenir avec le ministre de l’Économie, Franz Fayot, et Dan Kersch, ministre du Travail. Ces deux derniers ont demandé à Guardian d’utiliser tous les outils sociaux possibles pour éviter la casse.
Visiblement, après des négociations difficiles, Guardian et les partenaires sociaux ont réussi à se mettre d’accord sur un plan de maintien dans l’emploi. Lundi, les différentes parties se sont retrouvées autour de la table des négociations et elles ont pu signer un plan de maintien dans l’emploi. «Cela a été difficile, les négociations étant très dures. Au final, nous venons de signer un plan de maintien dans l’emploi en espérant réduire au maximum le nombre de personnes qui seront éventuellement touchées par le plan social à venir. La grande peur des salariés reste ce plan social», a expliqué Alain Rolling, secrétaire central adjoint à l’OGBL.
En effet, la direction de Guardian a déjà désigné le 1er octobre prochain comme date d’un éventuel plan social. Entretemps, il faudra donc trouver des échappatoires pour les 201 salariés à l’avenir incertain. «On est satisfaits de l’accord sur un plan de maintien dans l’emploi. Mais, maintenant, nous allons continuer à travailler pour que l’employeur utilise les outils à sa disposition pour réduire au maximum le futur plan social. C’est notre but, encore et toujours : éviter le plan social», a insisté Alain Rolling.
Une grande interrogation
Un plan de maintien dans l’emploi vise à mettre sur pied toute une série de mesures comme des préretraites, du prêt de main-d’œuvre, des formations de reconversion permettant une réaffectation interne à l’entreprise ou encore du chômage partiel. Pour autant, cet accord entre Guardian et les partenaires sociaux «doit encore être homologué par le ministre du Travail et de l’Emploi», a souligné le secrétaire central adjoint à l’OGBL.
La grande interrogation porte toujours sur les salariés, puisque pour le moment il est difficile de savoir combien de personnes – sur les 201 concernées par l’éventualité d’un plan social – peuvent bénéficier des mesures du plan de maintien dans l’emploi. «Actuellement, il est difficile de le dire», avoue Alain Rolling, qui ajoute : «Ce plan de maintien dans l’emploi est un bon signe, un pas en avant et on ne peut que se féliciter de cela.»
Jeremy Zabatta