La Jeunesse a eu deux matches contre autant de cadors pour la reprise de BGL Ligue (le Fola puis le Swift) pour prouver que sa reconstruction est bien en marche. Mais elle n’a qu’un point au compteur.
La Jeunesse Esch fait visiblement de nouveau plaisir à voir à ses supporters après une saison dernière à la limite du tragique. La Frontière s’est laissée reconquérir par une enthousiasmante prestation dans le derby eschois couplée à une irrévérence contre le favori au titre hesperangeois telle que les supporters de la Vieille Dame l’apprécient.
Que la Frontière rugisse pour les bonnes raisons fait plaisir à entendre, mais une fois les lumières éteintes, il convient de faire les comptes et ils n’y sont pas. Et la Vieille Dame sera déjà un peu sous pression après la trêve internationale. Fin 2019 et début 2020, la Jeunesse n’avait ni la manière ni les résultats, mais si elle se contente de la manière fin 2020, alors on risque vite de se demander s’il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Jusque-là, on n’ose y croire. Il y a suffisamment de qualité en vitrine pour se douter que cela finira par passer contre des équipes plus abordables.
Il aura quand même fallu un joli petit exploit individuel pour que le Swift ouvre la marque. Loua aura eu besoin d’aller récupérer… trois ballons dans des duels lors d’un raid en solitaire superbe pour décrocher un penalty sur une faute de Merces, en bout de course. Abdallah le transforme et s’offre une petite danse au pied de la tribune (0-1, 14e). Forcément, ça agace la Frontière. Cette dernière va littéralement prendre feu quand M. Kopriwa n’accorde pas de penalty pour une poussée légère et pleine de vice de Malget dans le dos de Voilis (27e).
Fut un temps, pas si lointain d’ailleurs, la Jeunesse aurait coulé après le deuxième but du Swift. Un centre de Leonil sur lequel Abdallah vient gêner la sortie de Fox, le ballon profitant à Stolz, seul plein axe à deux mètres du but (0-2, 48e).
Celle d’aujourd’hui reste fière et, surtout, ne se désunit pas. Dans cette enceinte, avec ses supporters, ça plaît. Pleine d’allant, la Vieille Dame s’acharne, passe sans doute beaucoup trop par l’axe pour faire grand mal dans cette furia de la deuxième période qui est la sienne, mais elle finit au moins par décrocher le penalty auquel elle aspire depuis ce qu’elle estime être l’injustice de la demi-heure de jeu. Sans trembler, le jeune Besch, 21 ans, transforme le long du poteau (1-2, 63e).
Avdusinovic marque en quelques secondes
En attendant de parfaire les automatismes avec tous les joueurs arrivés bien trop tard dans la préparation, les hommes de Marcus Weiss peuvent continuer de vivre sur cette hargne déjà entrevue face au Fola. Et il faudra encore une belle poussée de Joubert pour parer au ras du sol une frappe d’Einsiedler (73e).
Mais le Swift, un peu trop pépère, fera quand même le job. Stolz ratera un face-à-face avec Fox, qui s’est couché assez tard pour perturber l’Allemand (76e), et Avdusinovic, lancé par Mélisse, finit le boulot alors qu’il vient d’entrer en jeu (1-3, 89e). Qui aurait cru que la Frontière, malgré tout, se lèverait comme un seul homme pour une défaite? Il y a six mois, personne…
Julien Mollereau
Vestiaires
Dennis Besch (Jeunesse) : «La première mi-temps était équilibrée. Dommage qu’on encaisse ce premier but. Mais ce n’est pas une déception, on a bien joué. (à propose de son penalty face à Joubert) Peu importe qui est en face de moi, je fais mon job. Je m’en bats les c… de qui est devant moi.»
Gary Bernard (Jeunesse) : «Il nous a manqué un peu de réussite et malheureusement, en plus, on prend ce but juste après la pause. Devant, on ne marque pas et il va falloir travailler ça à la trêve. Tout le monde disait qu’on n’aurait aucun point après deux matches. Eh bien, on en a quand même un et un bon.»
Mickaël Garos (Swift) : «On fait une bonne premier mi-temps dans le jeu, on fait bien circuler. Je ne sais pas ce qui s’est passé en seconde…»