David Soares, excellent lors du derby eschois et auteur d’un but d’anthologie, semble prêt, à 25 ans, à assumer de nouvelles responsabilités à la Jeunesse d’Esch. La politique sportive du club l’y pousse. Le deuxième gros test pour l’équipe eschoise est ce dimanche face au Swift d’Hespérange.
Son raid de 30 mètres balle au pied suivi d’une frappe fulgurante en lucarne des 20 mètres, à quelques secondes de la pause, lors du tout récent Fola – Jeunesse, autant que la présence de Milos Todorovic dans l’entrejeu ou les parades à répétition de Luca Fox (d’ailleurs sélectionné chez les U21), ont prouvé que la formation sur laquelle la Jeunesse a décidé de s’appuyer en attendant de récupérer des transferts non sélectionnables en dernière minute, n’était pas un si mauvais calcul. David Soares, d’ailleurs, s’en réjouit au moment de retrouver la Frontière pour la première fois depuis le 8 mars.
On vous en a beaucoup parlé de votre but lors du derby, toute cette semaine?
David Soares : On en a beaucoup parlé à l’entraînement, oui. Mais ce qui compte, c’est l’équipe, et j’aurais encore préféré marquer sur l’action d’avant (NDLR : un plat du pied sur un ballon en retrait), comme ça, on aurait peut-être gagné 2-1. J’avais juste à ouvrir un peu plus mon pied…
Vous nous le racontez ce but pas commun?
Je crois que je dois récupérer le ballon au maximum deux mètres dans leur camp. Je pars de très loin. Mais Markus (NDLR : Einsiedler) m’ouvre bien le chemin grâce à son appel. Je ne me suis pas posé de question et pourtant, je ne fais pas ça souvent. Il m’a fallu un peu de chance…
Et de talent, non?
D’accord, un peu de chance et un peu de talent.
On se trompe où vous n’auriez pas tenté ce genre de choses ne serait-ce qu’il y a deux ans?
Oh, même peut-être il y a un an. C’est sûr, je n’aurais pas tenté ça. Je dois encore apprendre à être plus égoïste, positivement je veux dire, chercher plus la frappe plutôt que la passe.
C’est pourtant votre ADN. Quand vous avez commencé, toute la Frontière se délectait de ne vous voir jouer pratiquement qu’en une ou deux touches.
C’est ce qu’on m’a dit, oui. Mais vous savez, si avant cette action (NDLR : de but contre le Fola), je ne me suis pas posé de question, j’étais quand même pessimiste sur mes chances d’y arriver. Y parvenir, ça doit être l’expérience et la confiance accumulée sur toutes ces années. Après tout, j’appartiens déjà aux plus vieux maintenant. Je dois prendre mes responsabilités.
Est-ce que le club, en annonçant miser encore plus largement qu’avant sur ses jeunes, cet été, ne vous a pas placé d’office devant ce genre de responsabilités?
Oui, le club a pensé comme ça, tentant de conserver avant toute chose le plus possible de joueurs du club et cette politique fait du bien. C’est une bonne mentalité.
Mais les attentes sur vous sont forcément plus grandes, non? Il y a plus de pression?
Tout le monde doit faire son possible mais c’est vrai qu’en tant que jeunes formés au club, on doit en faire encore plus que les autres, ne serait-ce que pour montrer aux autres ce que c’est que de jouer avec le cœur. On est l’image du club, on a des devoirs.
On a beaucoup travaillé durant l’avant-saison
On vous a senti assez affûté personnellement.
C’est vrai qu’on a beaucoup travaillé durant l’avant-saison et je me sens bien. Mais je dois me sentir encore mieux ! Après le match contre le Fola, j’étais très fatigué. Je pense qu’après la trêve internationale, je serai au top.
Marcus Weiss avait indiqué qu’il voulait beaucoup misé sur le physique.
On ne fait pas des choses très différentes de ce qu’on faisait avant, à l’entraînement, avec d’autres coaches, c’est juste qu’on le fait avec plus d’intensité.
Que vous demande-t-il?
Il n’est pas venu me demander de tout changer. Mais plutôt de faire le jeu. Il me donne confiance dans tout ce qui est de porter le ballon. L’idée, c’est que quand on peut faire quelque chose du ballon soi-même, ne pas forcément chercher la passe. Mais plutôt aller à l’essentiel. Malgré son âge, le coach a de l’expérience. Il nous transmet des choses importantes.
Julien Mollereau
Jeunesse-Hesperange, dimanche 19 h stade de la Frontière