Le premier syndicat de la place financière, l’ALEBA, milite pour plus de télétravail tout en se voulant solidaire avec le secteur de l’Horeca et du commerce pour qui le télétravail est une mesure négative.
C’est officiel depuis cette semaine : les travailleurs frontaliers pourront continuer à travailler depuis leur domicile autant de temps qu’ils le souhaitent jusqu’au 31 décembre. La possibilité de recourir au télétravail massif, notamment pour les frontaliers, va donc pouvoir se poursuivre.
La décision se justifie dans la mesure où le télétravail reste un moyen «simple» de ne pas exposer les effectifs des entreprises au Covid-19. Mais il n’en reste pas moins que le télétravail est une mesure aux effets négatifs sur plusieurs secteurs économiques du pays, dont le commerce et l’Horeca. Les partenaires sociaux sont bien conscients de ce problème.
L’OGBL a cependant fait savoir qu’il militait pour faire passer le télétravail de 29 à 55 jours par an. Même chose dans le secteur financier, qui recourt d’ailleurs beaucoup au télétravail depuis le début de la crise sanitaire. «Actuellement, deux tiers des effectifs du secteur financier sont en télétravail. Cela peut dépendre d’une entreprise à l’autre, mais on peut raisonnablement dire qu’un tiers des effectifs est présent physiquement», souligne Laurent Mertz, secrétaire général de l’ALEBA.
Solidaire avec l’Horeca et le commerce
Pour le principal syndicat de la place financière, le recours au télétravail est une revendication de longue date, bien avant la crise sanitaire. «Cela fait des années que nous demandons le développement du télétravail tant d’un point de vue écologique qu’au niveau du bien-être au travail. Nous pensons qu’un jour par semaine, en moyenne, c’est un bon volume pour le télétravail. Un bon compromis pour garder un lien social et garder un pied dans l’entreprise», explique Laurent Mertz pour qui 50 jours de télétravail devraient être la norme en temps normal tout en restant en dessous des règles européennes.
«Évidemment, nous sommes contents de la prolongation des accords entre le Luxembourg et ses voisins. Et je reconnais une valeur sanitaire au télétravail massif auquel on assiste actuellement», insiste le secrétaire général de l’ALEBA.
«La prolongation des accords sur le télétravail tombe à pic. Car s’il n’y avait pas eu cette prolongation jusqu’en décembre, les entreprises auraient pu se dire dans l’incapacité de respecter les règles sanitaires tout comme les salariés auraient pu dire ne pas pouvoir travailler dans un environnement ne respectant pas les règles sanitaires. Dans le secteur financier, les entreprises voulant respecter les mesures sanitaires dictées par le gouvernement ne peuvent pas accueillir tous les salariés à leurs postes de travail», rappelle Laurent Mertz.
Les effets négatifs du télétravail «à forte dose»
Ce dernier souhaite dès lors se projeter un peu plus loin dans le temps et penser à l’après-crise et à une utilisation raisonnable du télétravail. «L’ALEBA reste un syndicat et donc une notion de solidarité. Si du jour au lendemain on peut télétravailler sans limite, on assistera à des dommages dans le secteur de l’Horeca et du commerce de détail ou encore au niveau des stations-services», explique Laurent Mertz, en droite ligne avec son président, Roberto Mendolia.
Ce dernier a affirmé un peu plus tôt dans un communiqué «que ce télétravail actuel « à forte dose » a des conséquences négatives sur ces secteurs, et il faut trouver des solutions pour éviter des drames sociaux et des pertes d’emplois massives, liés à une nette diminution de la consommation en lien avec le télétravail».
Pour rappel, dans le courant de la semaine, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a annoncé avoir trouvé un accord bilatéral en matière de fiscalité concernant le télétravail avec ses homologues français et belges courant jusqu’à la fin de l’année. Du côté de l’Allemagne, l’accord avec le Luxembourg est tacitement reconductible mois après mois jusqu’au moment où un des deux pays décidera de renoncer à cet accord.
Jeremy Zabatta
des règles négociées concernant le télétravail sont nécessaires car, dans le confinement récent , il faut prendre en compte l’aménagement du poste de travail, l’inadaptation du matériel de télétravail ou du bureau à domicile qui peut engendrer des risques physiques (musculo-squelettiques, visuels, électriques…) liés à leur mauvaise ergonomie ou à une installation défectueuse, des risques psychologiques sont aussi importants : perte des limites entre vie professionnelle et privée, mesures concertées sur la déconnexion … ! : « La prévention des risques du télétravail » : https://www.officiel-prevention.com/dossier/formation/fiches-metier/la-prevention-des-risques-du-teletravail