Ils étaient les chantres de la démocratie et les ambassadeurs du rire. Ils sont morts hier. Libres.
> Charb (47 ans) – « Génial et féroce à la fois »
(Photos : AFP)
Dessinateur engagé dès son plus jeune âge, Charb dirigeait Charlie Hebdo depuis 2009. Son portrait figurait dans une liste de « Recherchés, morts ou vifs, pour crimes contre l’islam » publiée au printemps 2013 par la revue jihadiste en anglais Inspire. Avec son trait épais et ses trognes allumées, Charb ne reculait devant aucune plaisanterie.
> Cabu (76 ans) – « Essayer de faire rire »
Cabu a épinglé les travers de son époque à la pointe acérée de son crayon. Avec en ligne de mire les politiques, l’armée, toutes les religions… Et bien sûr, les « beaufs », ces caricatures de Français qu’il tendait comme un miroir. Anar rêveur, le pilier de Charlie Hebdo et du Canard enchaîné, avait gardé la hargne de ses débuts et n’avouait qu’un regret, celui de n’avoir pas toujours été assez féroce.
> Tignous (57 ans) – Un humour désespéré
Caricaturiste et auteur de BD caustique et engagé, Bernard Verlhac, dit Tignous, dessinait pour la presse depuis 1980, traquant la folie du monde avec un humour percutant et un peu désespéré. Il collaborait également à Fluide glacial, L’Écho des savanes ainsi qu’à des émissions télévisées dans lesquelles ses dessins accompagnaient les débats.
> Wolinski (80 ans) – « Vraiment con »
Georges Wolinski était un dessinateur de presse mythique pour toute une génération, père du célèbre Roi des cons, pilier de la bande de Hara-Kiri dans les années 60 puis de Charlie Hebdo. Il imaginait qu’on pourrait graver sur sa tombe ce mot de Cavanna, vieux compagnon de route : « Wolinski, on croit qu’il est con parce qu’il fait le con mais en réalité, il est vraiment con. »
> Bernard Maris (68 ans) – « Tolérant, bienveillant, amical »
Bernard Maris, économiste iconoclaste de gauche, était un homme « tolérant et bienveillant », reconnu pour la qualité de sa pensée et son art de la vulgarisation. Il rédigeait depuis 1992 une chronique hebdomadaire sous le nom d’Oncle Bernard.
Le Quotidien/AFP