La Suisse est entrée en récession après deux trimestres successifs de recul du produit intérieur brut (PIB), et une baisse « historique » de 8,2 % au deuxième trimestre par rapport au précédent, en raison de la crise sanitaire.
Au premier trimestre, le PIB avait déjà reculé de 2,5 % par rapport au trimestre précédent, a indiqué ce jeudi le secrétariat d’État à l’économie (Seco) dans un communiqué, qui a légèrement revu son estimation initiale. Il avait auparavant évalué la chute d’activité à 2,6 %. « Au deuxième trimestre, le PIB de la Suisse a subi la plus forte baisse depuis le début de l’enregistrement des chiffres trimestriels en 1980 », a précisé le Seco, soulignant cependant que ce repli est resté « relativement limité » en comparaison internationale.
Le secteur de la pharmacie, qui pèse le plus lourd dans la balance commerciale, a permis de mettre un frein au recul marqué d’autres pans de l’économie suisse beaucoup plus sensibles à la conjoncture comme les machines ou l’horlogerie qui « ont grandement souffert de la crise économique internationale », a indiqué le Seco. Durant ce trimestre, les exportations de marchandises (hors or, pierres et métaux précieux, objets d’arts et antiquités) ont chuté de 9,4 %.
Avec la mise en place de mesures de lutte contre la pandémie, le secteur le plus touché a été celui des services. La valeur ajoutée dans l’hôtellerie et la restauration a dégringolé de 54,2 % et de 21,7 % dans les transports et communication. Les mesures sanitaires ont également fortement pesé sur les dépenses des ménages, en baisse de 8,6 %, avec la fermeture des magasins. Les investissements en biens d’équipement ont pour leur part chuté de 11,7 % tandis que les dépenses publiques n’ont de leur côté enregistré qu’une progression marginale de 0,2 %.
« La demande intérieure finale a ainsi enregistré un recul historique », a ajouté le Seco, « avec pour corollaire » une forte chute des importations de marchandises, en baisse de 14,3 %, ainsi que des services, qui se sont, eux, effondrés de 22,2 %. Pour l’ensemble du semestre, la baisse cumulée du PIB a atteint 10,5% par rapport au quatrième trimestre, a quantifié le Seco.
LQ/AFP