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Castex appelle les Français à « l’esprit de responsabilité » face au virus


"Je n'ai jamais cru que l'État pouvait tout faire, il a sa part de responsabilité (...) mais il faut que tout le monde se sente concerné par la lutte contre l'épidémie", a expliqué le Premier ministre français, Jean Castex, ce mercredi. (photo AFP)

Le Premier ministre français, Jean Castex, a appelé mercredi les Français « à l’esprit de responsabilité » pour porter le masque, en contestant toute « défaillance de l’État » quant à la décision de ne pas généraliser sa gratuité à l’école, lors d’un entretien sur France Inter.

Initialement prévue mardi dernier, la présentation du plan de relance économique de 100 milliards d’euros aura lieu le jeudi 3 septembre, a par ailleurs indiqué le chef du gouvernement, en affirmant que le plan était « bouclé ».

« Je n’ai jamais cru que l’État pouvait tout faire, il a sa part de responsabilité (…) mais il faut que tout le monde se sente concerné par la lutte contre l’épidémie », a insisté Jean  Castex, tout en concédant que le port du masque pouvait parfois être « pénible ».

Interrogé sur le refus de généraliser sa gratuité pour les élèves, il a fait valoir qu' »aucun pays au monde » n’avait pris une telle mesure, en rappelant que les personnes fragiles, pour des raisons médicales ou financières, bénéficiaient déjà de la gratuité. « On (ne) va (pas) payer des masques à des familles qui n’en ont absolument pas besoin », a-t-il encore martelé, alors qu’il devient obligatoire pour les collégiens et lycéens à partir de la rentrée mardi prochain.

L’entretien d’une quarantaine de minutes dans la matinale radio la plus écoutée de France marquait la rentrée médiatique du Premier ministre. Le gouvernement a décidé de monter au front toute la semaine pour mettre en garde contre la reprise de l’épidémie.

« Il y a quelque chose qui se passe »

Jean Castex a assuré qu’il n’y avait « pas de quoi s’affoler, on n’est pas revenu à la situation (…) du mois d’avril ou du mois de mai », « mais malgré tout, il y avait encore il y a quelques semaines 1 000 cas par jour qui étaient diagnostiqués, on est (aujourd’hui) autour de 3 000 ». « Vous voyez bien quand même qu’il y a quelque chose qui se passe », a-t-il ajouté, en précisant que les admissions en réanimation « progressent, mais extrêmement légèrement ». « Aucun élément en ma connaissance ne me permet d’affirmer que la Covid-19 a baissé en virulence », a en outre assuré Jean Castex, concédant que l’application de traçage de contacts StopCovid « n’a pas obtenu les résultats » espérés.

Une évolution défavorable de la situation pourrait-elle conduire à confiner à nouveau ? « Nous avons envisagé toutes les hypothèses », mais « ça n’est pas un objectif », a répondu le Premier ministre, en rappelant les conséquences notamment « économiques » du confinement du printemps.

Il a indiqué qu’un confinement dans les Ehpad était possible au cas par cas. « Le pire de tout, c’est que l’on s’enfonce parce que l’on ne reprend pas l’activité dans une crise économique et sociale qui serait – les Français le sentent bien – beaucoup plus dangereuse que la crise sanitaire », a-t-il souligné.

Concernant le plan de relance, Jean Castex a indiqué que le secteur de la culture bénéficiera d’une « dotation exceptionnelle » de deux milliards d’euros, annonçant également des compensations pour combler les recettes perdues du fait des contraintes sanitaires.

 

Mais « il ne sera plus possible à l’autorité préfectorale de déroger » à la jauge maximale de 5 000 personnes « dans les départements rouges, c’est-à-dire où il y a une forte circulation virale », notamment en Île-de-France, après la polémique estivale du Puy-du-Fou, qui a accueilli 9 000 spectateurs le 15 août.

Jean Castex a par ailleurs annoncé 250 créations de postes cette année et 550 l’an prochain dans la justice, un service public qui fonctionne « insuffisamment bien » selon lui, après des mois de juillet et août « pas satisfaisants » en matière de sécurité.

LQ/AFP