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Prostitution : le Luxembourg choisit le statu quo


Le Luxembourg choisit le statu quo dans sa législation sur la prostitution.

C’est à la fin du mois d’avril qu’un débat de consultation au sujet de la prostitution a eu lieu à la Chambre des députés, débat inscrit dans le cadre du programme gouvernemental. Il était question de compléter les efforts du gouvernement pour élaborer un concept global en matière d’encadrement de la prostitution au Luxembourg.

Le débat s’est basé sur le rapport de la plateforme Prostitution, instaurée en octobre 2012, composée de représentants des ministères de la Justice et de l’Égalité des chances, du parquet général, de la police judiciaire, de la «HIV-Berodung», du Dropin (dispensaire pour les travailleurs du sexe) et du service d’intervention sociale de la Ville. Des pistes ont été retenues, dont certaines sont en voie d’être implémentées : ainsi l’élaboration d’une stratégie d’exit, c’est à dire donner les moyens à une personne de pouvoir quitter le milieu de la prostitution avec l’aide du service Dropin. Autre piste, la poursuite des travaux relatifs à la mise en œuvre du plan d’action national «Éducation sexuelle et affective».

Dans une question parlementaire, la députée Françoise Hetto a demandé une clarification quant à la position du Luxembourg face à l’approche française récente de la prostitution, qui vise à renforcer la lutte contre le système de prostitution et à accompagner les prostituées.

Une des modifications de l’Assemblée générale a été, entre autres, la réintroduction de la pénalisation des clients. Pour le ministère de l’Égalité des chances et de la Justice, les conclusions de la «Plateforme Prostitution», présentées en décembre 2014, ainsi que le débat parlementaire constituent des éléments importants dans le processus de réflexion du gouvernement luxembourgeois. Le Grand-Duché se contente donc actuellement de suivre de près l’actualité des pays voisins et «d’analyser les répercussions potentielles des décisions prises» sur le pays.

Le Quotidien

9 plusieurs commentaires

  1. En Allemagne, le taux d’homicide par an est de l’ordre de 1 pour 100000 (ce qui fait environ 700 morts par an). Les prohibitionnistes affirment qu’il y a 400000 prostituées. On peut en déduire que, si les prostituées n’ont pas plus de risque de mourir par homicide que le reste de la population, le nombre d’entre elles mortes par homicide depuis la légalisation de la prostitution doit être de l’ordre de 48, et, en tenant compte des fluctuations statistiques, compris dans une fourchette de 41 à 55. Cette fourchette est un peu sous-estimée car il y a moins de meurtres de mineurs que de majeurs et les prostituées sont presque toutes majeures. Donc le chiffre de 60 prostituées mortes par homicide est à peine plus élevé que celui de la population générale. Et finalement, contrairement aux affirmations des prohibitionnistes, qui encore une fois tentent de manipuler l’opinion, les prostituées ont à peine plus de risque de mourir par homicide que n’importe qui. Et les contraindre à la clandestinité ne pourrait qu’augmenter ce risque.

    Par ailleurs, cela n’a aucun sens de comparer le nombre de prostituées mortes par homicide en Allemagne (60) et en Suède (1 ou 0!) puisque le nombre d’habitants (80 millions en Allemagne , 9 en Suède) et le nombre de prostituées ne sont pas du tout les mêmes.
    De plus, en Suède, le taux d’homicide est le même qu’en Allemagne ce qui fait un nombre de morts par homicide d’environ 90 par an.
    Comme il y est appliqué une politique de répression des clients, la plupart des prostituées doivent exercer dans la clandestinité.
    Donc, parmi les 90 morts par homicide, on ne voit pas comment il est possible de savoir qui est prostitué ou non.

    Entre parenthèses, selon les chiffres des promoteurs de la loi suédoise eux-mêmes, la prostitution de rue, donc la plus visible, n’a diminué que de 50% en 14 ans. C’est donc que la prostitution n’a nullement disparu mais qu’elle est devenue plus clandestine.
    Que la loi est violée tous les jours et que les clients doivent être soumis à l’arbitraire policier et pénal.

    Pour le reste je vous laisse réciter comme un catéchisme les enquêtes et les chiffres bidons habituels des prohibitionnistes.

  2. Dominique Quinet

    Si être prostituée était un métier, il serait interdît car il contreviendrait à toutes les règles de sécurité et santé du travail.

    Exemples
    Allemagne, 60 personnes prostituées ont été assassinées depuis la légalisation et il y eut aussi 30 tentatives de meurtre et disparitions depuis 2000 http://sexindustry-kills.de/doku.php…

    A comparer avec la Suède où, depuis la loi « Paix des femmes », une seule femme prostituée a été assassinée, mais pas dans la prostitution, par son ex-mari (Northern Ireland : Official Report, 09 January 2014. Committee for Justice : Human Trafficking and Exploitation, page 5).

    L’étude Comparing Sex Buyers with Men Who Don’t Buy Sex de Farley, Schuckman, Golding, Houser, Jarrett, Qualliotine et Decker montre que 41% des acheteurs de sexe ont sciemment utilisé à des fins de prostitution une femme qui était sous le contrôle d’un proxénète et que 66% des acheteurs de sexe disent avoir constaté que la majorité des femmes sont attirées, trompées ou victimes de la traite dans la prostitution.
    http://www.prostitutionresearch.com/pdfs/Farleyetal2011ComparingSexBuyers.pdf

    Le « client » naïf qui croit que cette femme est libre et heureuse est l’exception.

    Pour la femme prostituée, il s’agit d’un continuum de violences. Violences avant, avec grande prévalence de maltraitances sexuelles dans l’enfance et l’adolescence, violences pendant (et la première de ces violences est la succession d’actes sexuels non désirés), atteintes physiques et psychiques, et séquelles posttraumatiques ensuite.
    https://france.attac.org/archives/spip.php?article1232

    http://www.memoiretraumatique.org/assets/files/doc_violences_sex/20141206Prostitution-colloque-de-Munich.pdf

    La grande majorité des hommes chez nous ne sont pas clients de la prostitution et de plus en plus d’entre eux disent publiquement leur volonté d’en finir avec ce modèle réactionnaire, où les femmes sont traitées comme des objets sexuels et les hommes comme des personnes immatures qui ne peuvent résister à la frustration (ici sexuelle).
    L’avenir est abolitionniste !

  3. Réponse à Dominique Quinet 20/07/2015 à 10:45

    Si les arguments de M. Wim Bontinck sont si incontestables ils devraient être traduits en d’autres langues que le flamand que malheureusement je ne pratique pas.
    Mais on peut lui répéter encore une fois que le terme « réseau » a été tellement employé à tort et à travers qu’il ne veut plus rien dire, que réseau n’est pas équivalent à exploitation et encore moins à contrainte violente.
    Quant au citoyen lambda il peut au moins lire par exemple l’intervention d’un collectif de prostituées, signée par 250 d’entr’elles, devant la Commission spéciale du Sénat français le 11 mars 2015 chargée d’examiner la proposition de loi de « lutte contre le système prostitutionnel » :

    « 1° Nous ne sommes pas des victimes de proxénétisme. Nous nous servons de nos mains et de nos pieds, de notre propre force de travail, pour subvenir à nos besoins. Nous ne faisons rien d’illégal.
    2° La pénalisation de nos clients aura un impact très important sur nous, et nous enlèvera notre moyen de survie. Les bons clients ne viendront plus et les mauvais clients seront plus nombreux. Pour continuer de gagner notre vie notre seule
    alternative sera de nous cacher. Dans ce cas nous serions d’autant plus exposées à l’exploitation et à la manipulation par des criminels pour qui cette loi aura un effet d’aubaine. Votre intention est de nous sauver, mais en fin de compte vous nous enfoncez encore plus dans une impasse.
    3° Par ailleurs, pourquoi d’autres personnes doivent réfléchir à notre place ? D’autant plus que ceux qui réfléchissent pour nous ne prennent pas en compte notre point de vue, ne connaissent rien à la réalité de nos vies. La réalité n’est pas aussi simple que beaucoup voudraient le croire, sur quelles bases d’autres se permettent de nous enlever nos libertés ? Avec qui nous faisons l’amour, à qui nous faisons appel pour nous aider, c’est notre droit et c’est notre liberté. Dans la société d’aujourd’hui nous réclamons notre droit de disposer et de contrôler nos propres corps. Qu’est-ce qui vous donne le droit de décider de nos destins ?
    4° Tout le temps et l’énergie dépensés pour décider avec qui nous avons le droit de coucher serait mieux employé à lutter plus sévèrement et avec plus d’efficacité contre les violences qui visent les travailleuses du sexe et assurer notre sécurité. »

    Les prohibitionnistes seront convaincants le jour où ils proposeront aux femmes qui se prostituent une alternative crédible et acceptée par elles.
    Pour l’instant ils n’ont rien de plus pressé que de les priver de ressources.

    « … la seule condition est que tous en aient le désir … » Si vous voulez imposer par la loi que dans les relations sexuelles il y ait désir réciproque, la police et la justice vont avoir fort à faire dans la plupart des couples mariés depuis un certain temps.
    Il va falloir aussi interdire qu’une jeune fille pauvre épouse un homme riche.
    « La liberté est du côté de celui qui a l’argent. » Oui, c’est comme cela pour tout, et vous voudriez empêcher les prostituées d’en gagner pour être un peu plus libres qu’avec des allocations de chômage ou même aucune ressource.
    « … le « client » est dans l’incapacité de savoir si la femme qu’il loue pour du sexe est sous contrainte ou pas … » D’une part cela n’est pas vrai, avec un peu d’attention et d’expérience c’est tout à fait possible, c’est encore un cliché répandu par les prohibitionnistes, d’autre part vous souciez vous, quand vous avez affaire à quelqu’un qui exerce un métier pénible ou dangereux, s’il le fait ou non sous contrainte ?
    « … même si elle est indépendante, profiter de ses difficultés de vie pour acheter son consentement sexuel, ce n’est pas glorieux comme démarche … » La stigmatisation du déshonneur, la culpabilisation ont toujours été des moyens de contrôler les autres.
    Ils sont aujourd’hui utilisés pour déconsidérer les clients des prostituées. Entre d’autres temps (ou actuellement dans d’autres lieux) c’était à l’encontre des divorcées, de l’homosexualité, des jeunes femmes qui avaient des
    relations sexuelles avant le mariage, de la masturbation. Il faut toujours trouver un prétexte pour diaboliser le sexe.
    Profiter des difficultés de vie d’une femme pour lui faire nettoyer les toilettes et passer la serpillière dans les escaliers pour un salaire minimum c’est glorieux ? Certaines préfèrent être femme de ménage, d’autres prostituées, ce n’est pas à vous d’en décider glorieusement.

  4. 15% des personnes prostituées sont des hommes. C’est très curieux lorsqu’on ne cesse d’affirmer que la prostitution masculine est en constante augmentation de la voir passer en quelques années de 30 % à 15 %. Ce chiffre provenantt du Ministère de l’Intérieur est quantativement faux. Il y a  plusieurs raisons :
       –  Il concerne (c’est important) seulement la prostitution de rue et se base sur les interpellations par la police des personnes prostituées (contrôle d’identité, etc.).
       – Les femmes , en particulier les étrangères, sont de loin les plus interpellées.
       – A part les travestis, les prostitués masculins homosexuels sont peu interpellés
       – Quant aux prostitués masculins en direction des femmes, Ils ne sont jamais interpellés. D’abord parce que les lieux de racolage ne sont pas les mêmes. Ensuite, la police pouvant les confondre avec de simples dragueurs ferme les yeux et ne s’intéresse pas à cette forme de prostitution.

    99 % des clients de la prostitution sont des hommes. Je mets au défi quiconque de m’en fournir la source.
    En fait, ce chiffre est purement symbolique. Il n’est en rien une réalité prostitutionnelle. Il a été inventé de toute pièce par une association abolitionniste et féministe d’obédience catholique (le MdN).
    Le procédé est malhonnête, car les gens ne cherchent pas trop à comprendre et ce chiffre farfelu est donc repris par les uns et les autres sans en citer la source ni même à chercher si il y en a une.
    La plupart des chiffres utilisés par les abolitionnistes sont partiels, erronés ou non sourcés.
    N’importe qui peut, pour appuyer ses arguments, sortir de son chapeau des chiffres ou des pourcentages tout à fait « bidons ».
    Moi-même, je peux affirmer que 90 % des hommes clients ont recours aux travestis. Mais est-ce la réalité ?

  5. Dominique Quinet

    Le système prostitutionnel est par définition opaque. Il est impossible de compter précisément le nombre de personnes prostituées, et le pourcentage de femmes exploitées.
    Alors, on peut choisir de croire ce que dit un citoyen lambda, comme vous, ou écouter des personnes assermentées, comme Wim Bontinck, chef de la cellule des êtres humains à la Police fédérale belge, qui déclare dans le Standaard du 5 mai 2015 que 8 prostituées sur 10 sont exploitées. « Partout, vous pouvez trouver des petits réseaux, principalement avec des bulgares, hongroises, roumaines, espagnoles, portugaises et nigérianes » Voir l’article « Stijgend aantal prostituees in België ».
    Croyez-vous vraiment que sa position soit moraliste ? Il fait juste son travail.
    Et les abolitionnistes sont pour la liberté sexuelle : à 2, à plusieurs, hétéro, homo… la seule condition est que tous en aient le désir. Dans la transaction prostitutionnelle, l’acheteur a une envie sexuelle, et la femme prostituée s’absente de ses ressentis corporels pour supporter le contact d’inconnus.
    La liberté est du côté de celui qui a l’argent.
    Résumons : il y a peu de femmes prostituées indépendantes et le « client » est dans l’incapacité de savoir si la femme qu’il loue pour du sexe est sous contrainte ou pas. Rien que ça devrait faire que l’achat de sexe soit criminalisé.
    Et de toute façon, même si elle est indépendante, profiter de ses difficultés de vie pour acheter son consentement sexuel, ce n’est pas glorieux comme démarche…

  6. Dans le rapport n° 3334 il est estimé qu’en France 90% des prostituées sont des étrangères. La façon d’établir ce chiffre de 90% est discutable car basée sur les procès-verbaux pour racolage. Mais admettons ce chiffre.
    Ensuite on affirme sans aucune preuve que les personnes prostituées étrangères sont, en grande majorité, soumises à des réseaux de prostitution. Et pour brouiller les cartes on indique qu’en 2010, parmi les femmes victimes de proxénétisme, 74% étaient d’origine étrangère, ce qui n’a rien à voir avec la proportion de prostituées étrangères victimes de proxénétisme. On peut avoir 10000 prostituées parmi lesquelles 10% sont victimes de proxénétisme et dans ces 10% qui représentent 1000 personnes, 740 étrangères ce qui fait finalement 8.2% de victimes du proxénétisme parmi les étrangères et 74% d’étrangères parmi les victimes de proxénétisme.
    Les auteurs du rapport ne semblent pas s’être aperçus que les chiffres qu’ils publient contredisent ce qu’ils sous-entendent, à savoir que les femmes étrangères sont plus soumises que les françaises aux réseaux de prostitution. En effet s’il y a 90% d’étrangères parmi les prostituées et 74% d’étrangères parmi les victimes de proxénétisme cela veut dire que les étrangères sont moins soumises au proxénétisme que les françaises.
    Par ailleurs tout est mélangé : filière, réseau, traite, proxénétisme.
    Et dans le proxénétisme on ne distingue pas entre le proxénétisme de soutien et le proxénétisme qui exploite la personne prostituée.
    Si des prostituées s’entr’aident on va baptiser cela réseau de proxénétisme.
    D’autre part ce n’est pas parce qu’une femme paie pour utiliser une filière d’immigration qu’elle est victime de la traite.
    Elle peut être victime d’un tarif abusif mais elle est capable de faire un calcul de rentabilité. On prend les femmes pour un troupeau d’idiotes qui ne savent pas ce qu’elles font.
    Par ailleurs une prostituée peut être victime d’un proxénète tout en ayant décidé elle-même de se prostituer. Ce qu’elle veut c’est garder l’argent pour elle.
    Ce rapport essaie de se donner des apparences d’objectivité mais beaucoup d’arguments sont donnés sans justification ou à sens unique, il est parsemé d’insinuations et de présentations des chiffres destinées à induire le lecteur en erreur, il s’agit en réalité d’un texte militant.
    Les passages concernant les prostituées chinoises sont des sous-entendus qui ne sont étayés par aucun fait.
    Évidemment que le proxénétisme exploiteur et violent existe et doit être sévèrement réprimé, mais il n’a pas l’ampleur qu’une rumeur veut lui donner dans le but de faire régner un certain ordre moral.
    Si les prostituées n’étaient pas mises au ban de la société par les sermonneurs de tout poil, elles seraient en bien meilleure position pour se défendre quand elles sont exploitées.

  7. Dominique Quinet

    Voici quelques sources officielles qui montrent que très peu de femmes prostituées sont indépendantes.
    Extrait du rapport d’information sur la prostitution en France N°3334, 2011 :
    « La majorité des prostituées sont étrangères, et la majorité des prostituées étrangères sont sous l’emprise des trafiquants. «
    Mme V Degermann, chef de section du parquet pour la juridiction inter-régionale spécialisée de Paris, affirme que très peu de personnes prostituées étrangères relevaient en fait de la prostitution indépendante.
    Jean-Marc Souvira, commissaire divisionnaire et directeur de l’OCRTEH dit :
    » Toutes les étrangères sont des victimes de la traite. Une Nigériane ne peut pas venir en France de manière isolée. Il faut une infrastructure. Un type en regroupe plusieurs et les fait partir, il fournit les papiers. Les mêmes voies sont utilisées par différents passeurs. »
    Prostitution et traite sont indissociables notamment parce que c’est un commerce, donc il faut contenter l’acheteur en renouvelant et variant l’offre.

  8. La grande majorité des femmes qui se prostituent le font de leur propre initiative, pour des raisons économiques et non sous une contrainte physique ou morale.
    Pénaliser les clients c’est tout simplement asphyxier financièrement ces femmes.
    Comment vivront-elles quand on leur aura coupé les vivres du jour au lendemain ?
    Au delà des clients ce sont les prostituées que l’on veut faire disparaître pour des raisons idéologiques et moralisatrices, sous couvert d’une compassion totalement hypocrite.
    Les « abolitionnistes » sont en réalité des « prohibitionnistes » qui ne cherchent nullement à améliorer la condition des prostituées mais à les éradiquer. Par l’opprobre qu’ils répandent sur la prostitution ils contribuent d’ailleurs largement à dégrader les conditions d’exercice de leur activité et à les mettre en danger.
    Enfin de quel droit vous permettez-vous de décider à leur place ? Ces femmes sont-elles des mineures irresponsables ?

  9. Dominique Quinet

    A partir du moment où on parle des personnes prostituées comme étant des  » travailleurs du sexe », la réflexion est faussée.
    Si se soumettre aux envies sexuelles d’hommes (99 % des clients prostitueurs sont des hommes) contre paiement (85 % des personnes prostituées sont des femmes), parce qu’on est pauvre ou qu’un tiers vous y oblige est un métier, il ne faut pas intervenir en effet.
    Y a t-il des aides pour arrêter d’être secrétaire, ou pompier par exemple?
    Mais si le Luxembourg reconnaît, comme la France, que la prostitution fait partie des violences faites aux femmes http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/violences-de-genre/reperes-statistiques-79/
    Il doit tout mettre en œuvre pour en finir avec ce modèle de société réactionnaire où les hommes ont le droit d’avoir toujours des femmes disponibles pour du sexe, donc de gré ou de force puisque les volontaires sont trop peu nombreuses.
    Et une société qui donne ce droit aux hommes s’interdit d’arriver à l’égalité femmes-hommes et excuse toutes les autres violences commises par des hommes sur des femmes.
    Le seul modèle juste est le modèle abolitionniste, qui criminalise l’achat d’actes sexuels, donc, réduit le nombre d’acheteurs, donc décourage les réseaux et proxénètes, qui, en bons commerçants, s’installeront ailleurs, dans un pays qui organise la prostitution et où ils seront des patrons comme les autres (et les femmes prostituées des marchandises comme les autres).
    Quelle société le Luxembourg veut-il?