La BCE a révélé une hausse du nombre de faux euros saisis lors du premier semestre 2015. Le Luxembourg ne semble que très légèrement touché par la contrefaçon.
Le nombre de faux billets en euros saisis entre janvier et juin a augmenté de 37 % sur un an, a annoncé vendredi la Banque centrale européenne (BCE). Au cours du premier semestre 2015, quelque 454 000 faux billets ont été saisis et retirés de la circulation, contre 507 000 au second semestre 2014 et 331 000 au premier, selon l’étude semestrielle publiée par l’institution monétaire. Depuis 2012, le nombre de faux billets saisis chaque année a progressé de manière continue, passant de 531 000 fin 2012 à 670 000 en 2013 et 838000 l’an passé.
Pour autant, «le nombre de billets contrefaits continue d’être très faible en comparaison de l’augmentation du nombre de vrais billets en circulation», qui se montait à plus de 17 milliards au premier semestre 2015, explique la BCE dans un communiqué.
Les billets de 20 et de 50 euros sont toujours les plus contrefaits. Ils représentent respectivement 55 % et 31 % des billets retirés de la circulation pour ce motif. Viennent ensuite les billets de 100 euros (8,5 %). La quasi-totalité (98 %) des faux billets ont été découverts dans des pays de la zone euro, 1,6 % dans des pays de l’Union européenne non-membres de la zone euro et 0,5 % hors de l’Union.
Pour compliquer la tâche des faussaires, l’institution monétaire a doté les billets en euros de dispositifs de sécurité renforcés avec l’émission de la nouvelle série Europe, dont la coupure de 20 euros doit être mise en circulation le 25 novembre. Les coupures de 5 et de 10 euros ont, elles, déjà été introduites dans l’économie de la zone euro.
Peu de fausse monnaie au Luxembourg
Le Grand-Duché ne semble pas souffrir plus que cela d’un trafic de fausse monnaie. Difficile de trouver des chiffres, même si les forces de police sont très réactives par rapport à ce problème. En effet, la police du pays se déplace immédiatement lorsqu’un citoyen déclare être en possession d’un faux billet, afin de saisir la contrefaçon et de procéder à un procès-verbal. Selon les rapports de la cellule de renseignement financier du parquet de Luxembourg, les infractions liées à la fausse monnaie varient entre 77 et 130 par an depuis cinq ans.
Les banques ne semblent pas non plus très inquiètes, comme l’affirme Yves Denasi, attaché de presse d’ING Luxembourg : «C’est relativement rare que nous détections un faux billet. Cela nous arrive une fois par trimestre, sur un billet de 50 euros. Lorsque c’est le cas, nous le sortons du circuit bancaire et contactons la BCL (Banque centrale du Luxembourg) afin qu’elle fasse le nécessaire avec la BCE.»
Même son de cloche du côté de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). Catherine Bourin, membre de la direction de l’association, souligne qu’il «y a bien longtemps que nous n’en avons plus parlé lors de nos réunions, entre 5 et 6 ans, lorsque, si mes souvenirs sont bons, une filière passant par une station-service avait été détectée, et d’ajouter, mais nous en avons brièvement discuté avec le parquet judiciaire luxembourgeois, il y a peu. Mais cela était davantage dans un souci de collaboration.»
Le Luxembourg s’est plus spécialisé dans la lutte antiblanchiment et la lutte contre le financement du terrorisme au sein des circuits financiers. Mais la contrefaçon de monnaie (billet et pièce) est tout de même punissable de cinq à dix ans de prison et d’une amande pouvant aller jusqu’à 75 000 euros.
Jeremy Zabatta (avec AFP)