Accueil | Sport international | [Football] C1 : Bayern-PSG, le choc des cultures

[Football] C1 : Bayern-PSG, le choc des cultures


Les hommes de Hansi Flick ont la préférence des bookmakers, ce dimanche soir, contre le PSG. (photo AFP)

Le Bayern Munich rêve d’une sixième couronne, le Paris SG espère enfin soulever le trophée: la finale de la Ligue des champions, dimanche à Lisbonne (21 h), offre un choc planétaire entre deux prétendants talentueux et impatients… que tout sépare.

Quand le PSG a fêté sa demi-finale gagnée en étalant sur les réseaux sociaux son bonheur, devant des supporters, le club bavarois est allé directement se retrancher dans son camp de base, loin de la foule, après sa qualification. « Nous étions très heureux, mais on prépare la vraie célébration pour la finale, si on la gagne », a reconnu l’ailier munichois Kinsgley Coman, formé au PSG.

Entre le champion de France, puissance récente du football qui profite à fond d’un parcours inédit dans ses 50 ans d’histoire, et le Bayern, l’aristocrate concentré jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il veut, c’est d’une guerre des mondes que le « Final 8 » a accouché. Du modèle économique à l’image, du palmarès à la gestion de la pandémie de coronavirus, Parisiens et Munichois s’opposent sur presque tous les plans.

Le fonctionnement du Bayern, qui se pose en exemple du club géré « à l’ancienne » sans dépenser plus qu’il ne gagne, va à l’encontre de celui du PSG, qui a bénéficié de l’investissement massif de son propriétaire qatarien (arrivé en 2011) en flirtant avec les limites du fair-play financier. Mais sur le terrain, c’est surtout une affiche de rêve. « Il y a toujours beaucoup de buts avec ces grandes équipes. Ça fait plaisir aux téléspectateurs », a admis le gardien bavarois Manuel Neuer.

D’un côté, le « Rekordmeister », victorieux de ses 21 derniers matches, vise le triplé, après avoir déjà empoché la Bundesliga et la Coupe d’Allemagne cet été. Son carton face au FC Barcelone (8-2), en quarts, a fait de lui le grand favori pour le titre final.

Le Bayern, le préféré des bookmakers

De l’autre, le PSG est monté en puissance durant son séjour lisboète, malgré les blessures et le manque de compétition en raison de la fin anticipée de son championnat dès mars. Le duo formé par Kylian Mbappé et Neymar le rend capable de battre n’importe qui. « C’est un format très spécial, dont on va se souvenir avec le contexte de la tragédie (NDLR : du Covid-19). On sait que cette édition est très importante. Elle va rester dans l’histoire », a assuré Mbappé, qui mesure à quel point l’occasion d’entrer dans la légende du sport français est unique. Car, un seul club français a soulevé la coupe aux grandes oreilles, l’Olympique de Marseille en 1993. Sur le papier, la saison 2019/2020 a trouvé un dénouement en apothéose, après plusieurs mois qui ont bouleversé son fonctionnement.

Mais c’est aussi le Bayern qui a la préférence des bookmakers. « Nous avons plus de meilleurs joueurs à tous les niveaux qu’à l’époque », a estimé Neuer, en comparant l’effectif actuel à celui de 2013, l’année du dernier titre européen des Bavarois dont il est l’un des derniers rescapés. Les statistiques folles des Munichois, qui marquent plus de quatre buts par match en C1 cette saison, font d’eux une machine à gagner. Le Polonais Robert Lewandowski, meilleur buteur de la compétition (15 buts), réalise une saison (55 buts en tout) qui le placerait parmi les favoris au Ballon d’or, si la pandémie n’avait pas eu raison du trophée 2020.

Les hommes de Hansi Flick restent sur une demie plutôt maîtrisée contre Lyon (3-0), même si les occasions concédées à l’OL en début de match ont laissé entrevoir quelques failles, notamment le positionnement trop haut d’une équipe très tournée vers l’attaque. De ces espaces, Neymar et Mbappé pourraient en faire leur miel. « C’est notre point fort, clairement », a reconnu l’entraîneur du PSG, Thomas Tuchel, vantant les qualités de un-contre-un de « Ney » et de vitesse de « Kyky » qui se complètent. En grande forme cet été, la superstar brésilienne tient l’occasion de justifier les 222 millions d’euros payés lors de son recrutement au FC Barcelone en 2017. Cette première finale de C1 de son histoire a déjà écarté le spectre de la « malédiction » européenne que les supporters craignaient, même si Paris doit encore compter avec quelques doutes avant la finale, au sujet du gardien Keylor Navas incertain.

AFP/LQ