Monique Olivier a affirmé que son ex-mari Michel Fourniret avait kidnappé Estelle Mouzin le 9 janvier 2003 et qu’il l’avait emmené à Ville-sur-Lumes (Ardennes) « pour la séquestrer » et « qu’il l’avait violée et étranglée », a déclaré son avocat vendredi.
Entendue depuis mardi à Paris par la juge d’instruction, Monique Olivier, 71 ans, est désormais mise en examen pour « complicité » dans l’enquête sur la disparition de l’enquête fillette de 9 ans enlevée à Guermantes (Seine-et-Marne), a précisé Me Richard Delgenes au tribunal de Paris. « Il reste des investigations à mener pour découvrir où est le corps », a-t-il ajouté.
Cette disparition non-élucidée avait connu un développement décisif fin novembre 2019 quand Monique Olivier avait fini par contredire, devant la juge, l’alibi fourni jusqu’alors par elle et son ex-mari pour le jour de l’enlèvement de la fillette à sa sortie de l’école. Cette confession avait mené quelques jours plus tard à la mise en examen de Michel Fourniret pour « enlèvement et séquestration suivis de mort ».
Des fouilles vaines jusqu’à présent
Le 24 janvier, date de sa dernière audition, Monique Olivier, déjà condamnée à la perpétuité comme complice des crimes de son ex-mari, avait réitéré ses accusations contre ce dernier. Elle avait assuré qu’il avait « bien tué » Estelle Mouzin, évoquant de possibles « repérages » quelques jours avant sa disparition. Début mars, le tueur en série de 78 ans, qui souffre de troubles de la mémoire, avait finalement formulé des aveux : « Je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute », avait-il déclaré à la juge Sabine Khéris, estimant « pertinent » que le corps, jamais retrouvé, puisse être dans l’une de ses anciennes propriétés des Ardennes.
Les fouilles, menées fin juin pendant quatre jours dans une maison ayant appartenu à sa sœur à Ville-sur-Lumes, ainsi que dans son ancien château du Sautou, n’ont toutefois pas permis de retrouver le cadavre.
Michel Fourniret a par ailleurs été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, avant d’être à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux. Il est également mis en examen pour les disparitions et la mort de Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish, qu’il a avoué devant la juge Sabine Khéris.
LQ/AFP