Le Royaume-Uni a accusé vendredi l’Union européenne de rendre « inutilement difficiles » les négociations sur le Brexit après une nouvelle série de pourparlers ayant donné « peu de progrès ».
Dans un communiqué, le négociateur britannique David Frost a reproché aux 27 de vouloir imposer à Londres une continuité sur les aides publiques et la pêche et de souhaiter un accord sur ces points avant d’avancer sur les autres sujets. « Cela rend inutilement difficiles de faire des progrès », a-t-il dénoncé. « Il y a d’autres domaines importants qui restent à régler et même s’il y a une compréhension mutuelle globale entre les négociateurs, il reste beaucoup de détails sur lesquels il faut travailler. Le temps est limité pour les deux côtés ».
Il a jugé cependant un accord « toujours possible » avant la fin de la période de transition fin décembre. « Clairement, cela ne sera pas facile à atteindre ».
Accord « peu vraisemblable » pour Barnier
De son côté, le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, s’est dit « déçu et préoccupé ». « Ceux qui attendaient une accélération cette semaine seront déçus », a déclaré Michel Barnier vendredi à Bruxelles. « A ce stade, un accord avec le Royaume-Uni et l’Union européenne semble peu vraisemblable. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi nous gâchons un temps précieux », a-t-il regretté. Il a souligné que le blocage concernait toujours les deux sujets les plus explosifs que sont les conditions de concurrence équitables (normes sociales, environnementales, aides d’État) et celui de la pêche. « Il n’y aura pas d’accès à la carte au marché unique », a-t-il averti.
Les négociations doivent reprendre le 7 septembre à Londres et le temps imparti reste très limité. Si le Royaume-Uni est sorti de l’Union européenne le 31 janvier dernier, les règles européennes continuent de s’appliquer jusqu’au 31 décembre prochain. Faute de trouver un accord de libre-échange à ce moment là, les règles de l’Organisation commerciale du commerce s’appliqueront, synonymes de droits de douanes et contrôles douaniers pour les entreprises.
LQ/AFP