La justice allemande a classé une enquête liée au scandale des moteurs diesel truqués visant le président du conseil de surveillance de Volkswagen, Hans Dieter Pötsch, en lui demandant toutefois de payer 1,5 million d’euros à la justice.
L’enquête pour manipulation des marchés financiers visait Hans Dieter Pötsch en sa qualité de directeur de Porsche SE, l’actionnaire principal de Volkswagen. Il était accusé d’avoir informé trop tard les investisseurs du truquage massif de voitures, équipées de logiciels qui les faisaient apparaître moins polluantes lors de tests qu’elles ne l’étaient en réalité. Ce vaste scandale du « dieselgate », qui a plongé le secteur automobile allemand dans une crise dont il peine à sortir, avait éclaté en septembre 2015 quand Volkswagen avait reconnu avoir truqué 11 millions de véhicules.
Dans un communiqué, Porsche SE « confirme et salue la fin de l’enquête » du parquet de Stuttgart et explique qu’il paiera les frais encourus pour tirer un trait sur ce dossier. Le conseil de surveillance de la société « considère toujours que les dirigeants de Porsche SE n’ont pas failli à leurs obligations d’information des marchés financiers » et « considère donc infondées les accusations ».
Le parquet a également classé, sans demander de paiement cette fois, une enquête visant Matthias Müller, ancien patron du groupe Volkswagen, arrivé aux manettes du géant de l’automobile après la révélation du scandale qui avait entraîné la démission de Martin Winterkorn. Ce dernier attend son procès. Il est accusé notamment de « fraude » dans le cadre du dieselgate, au même titre que l’ancien PDG de la marque Audi, Rupert Stadler, dont le procès doit s’ouvrir fin septembre. Mais Volkswagen a déjà soldé une grande partie du volet pénal et civil.
Pötsch et l’actuel patron de Volkswagen, Herbert Diess, avaient conclu fin mai un accord similaire avec le parquet allemand de Brunswick pour éviter un procès pour manipulation des marchés, contre 4,5 millions d’euros chacun, payés par le constructeur. Plus aucune enquête ne les vise désormais.
LQ/AFP