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[F1] Avec les accords Concorde, le dernier élément du « Big Bang » est en place


Grâce à ces nouveaux accords, la Formule un, dominée par Mercedes, sera-t-elle un peu moins ennuyeuse ? (photo AFP)

Le « Big Bang » de la Formule 1 est en place : l’annonce mercredi d’un accord entre les écuries et le promoteur sur la répartition des juteux revenus du sport – les accords Concorde – s’ajoute à la prochaine réglementation technique et au futur plafonnement des dépenses.

« Cet accord garantit l’avenir à long terme de la Formule 1 et, combiné avec les nouvelles réglementations annoncées en octobre 2019 avec une entrée en vigueur en 2022, vont réduire les disparités financières et sur la piste entre les écuries afin d’aboutir à des courses plus indécises pour les fans qui souhaitent en voir davantage », a souligné le promoteur du sport, Formula 1, dans un communiqué mercredi.

Pour le groupe américain Liberty Media, qui a racheté en 2017 la F1 à Bernie Ecclestone qui l’a transformée depuis les années 1980 en machine à faire de l’argent, c’est une grande victoire. Elle garantit que les dix écuries participant au championnat du monde acceptent pour les cinq ans à venir la clé de répartition des revenus entre elles-mêmes et avec le promoteur.

En vigueur depuis les années 1980, ces accords dits « Concorde » ont été régulièrement renouvelés depuis mais c’est la première fois qu’ils le sont sous l’égide de Liberty Media. Leur contenu est toujours gardé secret, chaque écurie disposant de clauses particulières. La négociation portait notamment depuis plusieurs mois sur la manière de corriger les déséquilibres entre grandes et petites écuries, privées des recettes nécessaires à la construction et au développement de monoplaces capables de rivaliser avec celles des écuries les plus richement dotées.

Outre la nouvelle réglementation technique – initialement prévue pour entrer en vigueur en 2021 mais retardée d’un an à cause de la pandémie de coronavirus –  le « Big Bang » s’accompagne d’un plafonnement des budgets. Ceux-ci seront abaissés pour chaque écurie à 145 millions de dollars pour 2021, 140 millions de dollars pour 2022 puis 135 millions de dollars pour 2023-2025, sur la base d’une saison de 21 épreuves. S’y ajoute, pour la première fois dans l’histoire de la F1, un système de handicap introduit par le biais des essais aérodynamiques autorisés ou non.

Un compromis acceptable pour les grandes écuries

Car la F1 est devenue ennuyeuse. Mercedes écrase la concurrence depuis le début de l’ère des moteurs hybrides en 2014. Son pilote vedette Lewis Hamilton n’a manqué qu’un titre depuis cette date – remporté par son coéquipier d’alors Nico Rosberg (2016) – et les fans se lassent. Moins de spectateurs à la télévision implique moins de recettes publicitaires et le fait que les courses soient organisées depuis la reprise du championnat en juillet à huis clos en raison du coronavirus n’arrange pas les choses.

Formula 1 et son responsable, Chase Carey, sur le départ, entendaient inverser la tendance et ont entrepris il y a trois ans de mettre en place un bouleversement de la manière dont la F1 est gérée et les voitures conçues. Ils se sont appuyés sur la Fédération internationale de l’automobile (FIA) qui, une première aussi, est désormais signataire des accords Concorde.

Il fallait trouver un compromis acceptable pour les « cadors » de la F1 comme Ferrari, Mercedes et Red Bull qui se servaient jusqu’ici généreusement dans la caisse. Ferrari disposait aussi de privilèges liés à son statut de seule écurie présente depuis les débuts du championnat de monde de F1 en 1950. Elle n’y a sans doute pas renoncé mais les détails sont protégés par la confidentialité des accords. Et Mercedes a certainement aussi obtenu quelque chose pour les accepter.

« Je pense que Mercedes a beaucoup apporté à ce sport ces dernières années. Nous sommes très compétitifs sur la piste, nous avons le pilote (NDLR : Lewis Hamilton) le plus populaire et nous estimons que tout en faisant partie de ces négociations, nous ne sommes pas traités comme nous devrions l’être », affirmait encore il y a moins de quinze jours le patron de Mercedes F1, Toto Wolff, avant de rentrer dans le rang.

Cette nouvelle pierre à l’édifice de l’avenir de la F1 n’empêchera certes pas les écuries et leurs responsables de continuer à s’empailler comme ils le font depuis… 70 ans. Le dernier sujet en date est celui des écopes de freins que Racing Point aurait copiées sur Mercedes. Et il passionne les fans.

AFP/LQ