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Dimanche 9 août : de jeunes humanitaires français, deux hommes et quatre femmes, ont été assassinés au Niger avec leur chauffeur et leur guide nigériens, alors qu’ils visitaient la réserve de girafes de Kouré, à 60 kilomètres au sudest de la capitale Niamey où ils étaient basés. Cette attaque, qui aurait été préméditée, a suscité l’indignation à travers le monde. Mais elle n’est qu’un nouvel exemple de l’insécurité dans laquelle les humanitaires travaillent et vivent actuellement.

Comme l’ont rappelé Care Luxembourg, Caritas Luxembourg, la Croix-Rouge luxembourgeoise, Handicap international et Médecins sans frontières Luxembourg dans un communiqué commun publié lundi à quelques heures de la journée mondiale de l’Aide humanitaire qui est programmée demain, 74 humanitaires ont déjà perdu la vie en 2020, contre 57 à la même période l’année dernière.

Au cours des douze dernières années, on déplore plus de 4 000 humanitaires tués, blessés, détenus, kidnappés ou empêchés d’une manière ou d’une autre de faire leur travail. Cela représente plus de 300 cas par an, ou pratiquement un cas par jour.

C’est trop. Beaucoup trop. Surtout qu’un humanitaire est là pour aider l’autre qui se retrouve dans une situation précaire, au milieu d’un conflit, dans un camp ou dans un autre. Il ne prend pas partie, ne juge pas, ne condamne pas, n’a pas une position orientale, ni occidentale, ni religieuse… Il est juste là pour aider.

Aujourd’hui, pour mener à bien leur mission, les humanitaires prennent des risques beaucoup trop élevés pour venir en aide aux autres et sont devenus des cibles dans un conflit. Les humanitaires, qui respectent les principes fondamentaux et les valeurs qui font la noblesse de leur métier, doivent être protégés par tout le monde. Ça, c’est notre mission à tous.

Guillaume Chassaing