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Moselle : un couple lassé du pillage de mirabelles dans son verger


La cueillette des mirabelles n’est plus une partie de plaisir pour Anita Trautenberger et son mari. D’autres personnes prennent leurs fruits sans même leur demander. Ce comportement exaspère le couple. (illustration RL/Karim Siari)

Anita Trautenberger et son mari sont excédés. Pour la deuxième fois en trois ans, leur récolte de mirabelles est en partie gâchée. D’autres personnes se rendent en effet sur leur verger pour s’approprier les fruits. Plus que le fond, c’est la forme qui est regrettée.

Son verger est situé au bord de la D35, sur les hauteurs de Siersthal, dans le pays de Bitche. Anita Trautenberger l’a racheté à sa mère voilà trois ans. Grand d’une vingtaine d’ares, il se compose surtout de pruniers. Au milieu de ceux-ci, un unique mirabellier. Disposer d’un arbre symbole de la région devrait être un plaisir, mais ce n’est pas le cas pour sa propriétaire et son mari. Depuis deux ans, le couple connaît des épisodes malheureux sur cette parcelle.

Un voleur pas gêné

Tout commence durant l’été 2018, propice à la récolte. Les époux remarquent que leurs mirabelles disparaissent progressivement. Ils finissent par prendre le voleur la main dans le sac. « Il était là, avec sa voiture. Il avait rempli deux grosses bassines, pour faire du schnaps. Il n’était pas du tout gêné. Il considérait qu’on devrait déclarer officiellement si on a, ou pas, l’intention de cueillir les fruits », se remémore avec amertume Anita Trautenberger, affligée par cet aplomb.

Deux ans plus tard, précisément le lundi 10 août dernier, nouvelle mauvaise surprise. De nombreuses mirabelles manquent, des branches sont au sol… Tout indique qu’un individu extérieur se serait servi pour cette saison fructueuse. Le même que la première fois ? « Je ne peux pas l’affirmer, mais les enfants ont reconnu une voiture similaire à celle de la première personne », note la mère de famille.

Une question de principe

Elle n’a pas souhaité déposer de plainte, consciente que la gendarmerie ne peut pas faire grand-chose face à ce phénomène et a d’autres priorités. Elle ne veut pas non plus en arriver au point de poser des clôtures, voire des caméras. « J’en appelle au civisme de chacun. Il suffirait de demander. D’autant plus que beaucoup de gens donnent leurs fruits. C’est surtout une question de principe. »

Anita Trautenberger aimerait une prise de conscience sur ces actes somme toute assez répandus, mais qui la désolent. « Ma mère a possédé ces terres pendant trente ans. Elle en était déçue à cause du peu de fruits… » Si ce comportement incivique n’est donc probablement pas nouveau, il est de moins en moins accepté.

Alexandre Rol (Le Républicain lorrain)