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Au Luxembourg, l’avenir de Camaïeu reste flou


Au Luxembourg, il existe trois boutiques de l’enseigne Camaïeu, qui emploient 11 salariés. (illustration AFP)

La justice française a désigné ce lundi un repreneur pour Camaïeu, mais cette décision ne concerne pas les magasins situés en Suisse, en Belgique et au Luxembourg.

La décision est tombée, le tribunal de commerce de Lille a choisi la Financière immobilière bordelaise (FIB) pour reprendre 511 magasins de l’enseigne de prêt-à-porter féminin Camaïeu et 2 659 salariés sur plus de 3 100 en France, écartant l’offre de l’actuelle direction de l’entreprise en difficulté.

La FIB, fonds d’investissement spécialisé dans l’immobilier commercial de l’homme d’affaires français Michel Ohayon, qui a notamment acquis 22 franchises Galeries Lafayette en région en 2018, était soutenue par le comité social et économique (CSE) et l’intersyndicale CFDT-CGT-FO.

Dans le détail, le nouveau propriétaire de l’enseigne française doit reprendre 511 magasins et 2 659 salariés, sur les 634 magasins et 3 146 salariés actuels de l’entreprise. La FIB conservera la logistique actuelle avec le prestataire Dispéo et s’engage à garder le siège à Roubaix (Nord) et le bâtiment logistique pendant cinq ans.

Le Luxembourg n’est pas concerné par la reprise

Malheureusement, cette reprise ne concerne pas, pour le moment, les trois magasins Camaïeu implantés au Luxembourg. «C’était clair depuis déjà quelques semaines, les magasins Camaïeu situés à l’international, au Luxembourg, en Belgique et en Suisse, ne font pas partie de la décision de reprise décidée en France» souligne David Angel, secrétaire central en charge du commerce à l’OGBL.

Pour autant, le choix du repreneur, Financière immobilière bordelaise (FIB), laisse un soupçon d’espoir pour les enseignes situées en dehors de l’Hexagone. En effet, contrairement à la proposition de reprise de l’actuelle direction, la FIB n’a jamais été contre la reprise des magasins à l’international. Mais la FIB n’a pas non plus communiqué clairement sur le sujet. «La reprise par la Financière immobilière bordelaise est une bonne chose dans la mesure où sa proposition de reprise était plus favorable aux magasins et au personnel. Nous n’avions plus confiance en la direction actuelle», affirme David Angel.

Une perte de confiance compréhensible, alors qu’il y a encore quelques jours la presse française a révélé que la direction de Camaïeu avait pris des dispositions afin de faire remonter le cash des filiales internationales vers le siège français et ainsi siphonner les finances afin d’organiser la faillite de ses filiales belges, suisses et luxembourgeoises. «Maintenant, avec nos collègues en Belgique, nous allons demander une entrevue à la Financière immobilière bordelaise pour connaitre leur position» explique David Angel.

Pour rappel, au Luxembourg, Camaïeu c’est trois magasins et 11 salariés. En Belgique, dont les liens sont très étroits avec les magasins au Grand-Duché, la situation est la même mais à une autre échelle puisque l’enseigne emploie 130 personnes dans 25 magasins à travers le pays. Du côté belge, on assure que les magasins sont rentables. Au Luxembourg, il semble que ce soit également le cas. «Nous n’avons pas les chiffres exacts, mais selon le retour du terrain, deux des trois magasins au Luxembourg sont rentables», assure David Angel.

Reste donc à connaitre les intentions du nouveau propriétaire de l’enseigne fondée en 1984.

Jeremy Zabatta