Coupe Davis, Bulgarie-Luxembourg : Dimitrov sort de sa cachette

TENNIS, COUPE DAVIS (GR. II, 2e TOUR) – Le n° 1 bulgare Grigor Dimitrov (n° 16 à l’ATP), qui a débarqué jeudi, sera bien présent ce vendredi face au Luxembourg et notamment Gilles Kremer.Avec sa star, la Bulgarie part très largement favorite.

Le mystère de la disparition de Grigor Dimitrov, qui avait séché les conférences de presse de présentation des équipes mardi matin sans que personne ne sache réellement où il était, s’est dissipé d’un coup hier. Le 16 e joueur mondial s’est pointé au tirage au sort à la mairie de Hesperange comme tout le monde, validant ainsi sa présence face à ce Luxembourg «light» privé de Gilles Muller, adversaire contre qui le n° 1 bulgare s’est incliné deux fois cette année (à Rotterdam, 6-2, 7-6 (8) et au Queen’s, 6-4, 7-6 (5)).

Dimitrov, qui a perdu cinq places au classement ATP en début de semaine après s’être fait sortir au 3 e tour à Wimbledon par Richard Gasquet, a joué les prolongations à Monaco, son lieu de résidence, où il a frappé quelques balles avant de rallier, un peu tardivement, le Grand-Duché. Coup de bluff? Personne ne le sait vraiment, mais cela paraît quand même improbable étant donné la longueur d’avance dont dispose la Bulgarie à l’aube de cette opposition.

Sur le plan sportif, la présence de Dimitrov annihile les déjà maigres espoirs des Luxembourgeois de franchir ce deuxième tour de Coupe Davis, eux qui ont assuré leur maintien en battant Madagascar en mars dernier (3-2) sur les courts en dur du CNT à Esch. Aligné deux fois en simple, face à Gilles Kremer aujourd’hui et Ugo Nastasi dimanche (sauf si le match est déjà plié, auquel cas les Bulgares pourraient laisser leur star souffler), le petit ami de Maria Sharapova sera aussi du double demain sur la terre battue du TC Howald.

«Moi je le connais. Lui ne me connaît pas»

Sur le plan évènementiel, sa présence change pas mal de chose. Accueillir un joueur de cette trempe, demi-finaliste à Wimbledon et quart de finaliste à l’US Open l’an dernier, quatre titres dans la poche à 24 ans, n’est pas arrivé souvent au Luxembourg. On se souvient du Britannique Tim Henman, venu il y a onze ans avec un statut de n° 8 mondial, lui qui avait atteint le 4 e rang ATP en 2002. Les coéquipiers de Gilles Muller avaient plié 0-5 à Esch, au 2 e tour (groupe 1).

«C’est quelque chose de très enthousiasmant d’avoir un joueur de ce niveau sur le court central de Howald, répond ainsi le président de la fédération, Claude Lamberty. On ne sait pas trop si son absence, mardi, était un coup tactique. Nous, on pensait quand même qu’il allait venir. Il ne s’est pas exprimé là-dessus. Il est arrivé très détendu, sympa avec tout le monde.»

En l’absence de Gilles Muller qui, rappelons-le encore une fois, a décidé de prendre quelques jours de repos avant d’attaquer sa tournée américaine (Atlanta, Washington, Montreal, Cincinnati puis l’US Open), Dimitrov a de quoi être relax.

Gilles Kremer qui, à 34 ans, a disparu du circuit ATP depuis un moment, sera le premier à se le coltiner. «S’il faut trouver un avantage, dit ce dernier, c’est que moi, je le connais un peu. Lui ne me connaît pas. Je sais comment il joue. Je vais essayer de le surprendre. Pour l’instant, je ne stresse pas du tout. J’ai déjà affronté des joueurs de son niveau, comme Henman en 2004. Je me suis entraîné avec de très très bons joueurs. On pratique le même sport, même si ce n’est pas au même niveau. Ce n’est pas comme si je ne savais pas renvoyer une balle. Il faudra tenir physiquement et tenir l’échange pour le pousser à la faute et l’empêcher de s’installer dans ses schémas. La terre battue, ça n’a pas été mon truc pendant longtemps mais j’ai un peu changé mon jeu, je bouge mieux et je suis plus endurant.»

Partir avec un esprit conquérant, c’est tout ce que souhaite son capitaine, Johny Goudenbour. Pour le reste on verra bien, même si on peut s’attendre à ce que Dimitrov ne traîne pas trop sur les courts du TC Howald.

Raphaël Ferber