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[Avant la reprise] Strassen refuse de faire profil bas


"Je crois qu'on doit être réaliste et considérer que notre place est entre la première et la huitième", estime Manuel Correia. (archives Luis Mangorrinha)

L’UNA va-t-il devoir revoir l’émergence d’une multitude de ses ambitions à la baisse avec nouveaux postulants à l’Europe ?

Strassen, qui bosse calmement, solidement, pierre après pierre depuis des années dans l’espoir de se rapprocher sans trop le dire des places européennes, est-il aujourd’hui condamné à rentrer dans le rang sans faire plus de bruit que lorsqu’il s’approchait méthodiquement du Saint Graal ?

Après tout, le Swift et Wiltz sont montés et sont venus s’ajouter à la liste déjà très fournie des candidats habituels à l’Europe. Alors l’UNA, qui a fini quatre fois dans la première partie de tableau ces cinq dernières années, dont deux fois à la cinquième place, qui est un peu la place du con de la BGL Ligue, peut-il encore postuler à quelque chose ?

Manuel Correia prend la question de haut et après tout, il a peut-être raison de brandir la continuité que son club affiche, même après avoir perdu quelques piliers comme Ralph Schon, Gilson Delgado ou Kevin Ruppert. «On s’est renforcés et quand je vois comment les autres se sont renforcés en menant des recrutements assez dingues après avoir pleuré à cause de la crise, je me dis qu’ils auraient peut-être dû faire… un peu plus doux, comme nous, s’ils veulent durer. Moi, je crois qu’on doit être réaliste et considérer que notre place est entre la première et la huitième.»

Un ou deux détails à régler

Il va pourtant falloir s’assurer d’un ou deux petits détails avant de se dire que cette équipe solide a le profil pour jouer le trouble-fête que personne n’attend vraiment.

Déjà, s’assurer que Youn Czekanowicz dans les buts fera le boulot aussi bien que Ralph Schon l’a fait avant de rejoindre Wiltz. Là aussi, Correia, d’un froid réalisme, enterre l’époque où sa défense était dirigée depuis ses buts par le numéro 2 du pays. «Il ne faut pas oublier que Ralph, qui est d’une gentillesse absolue, qui se dévoue à son club et qui est une perte énorme, sortait d’une saison pourrie avant que je n’arrive. Il a fallu lui mettre le couteau sous la gorge et aussi qu’il soit soutenu par le sélectionneur pour devenir celui qu’on connaît. Alors Youn, on doit aussi se poser la question de savoir ce qu’un garçon de son gabarit, de son talent, fait ici. Peut-être n’est-il pas encore assez mature. Mais un bon gardien, c’est celui qui te gagne neuf à douze points sur une saison qui te permettent de te sauver ou… d’être européen.»

Strassen s’est aussi trouver un autre numéro 9 en la personne de Manfredas Ruzgis, arraché au nez et à la barbe d’Etzella, qui pensait avoir déjà verrouillé l’affaire. Le Lituanien peut-il devenir la pièce manquante au puzzle et donner un petit coup de fouet supplémentaire et inattendu ? Sur ce point, Correia convoque des références locales en la matière qui rendent curieux de voir l’animal à l’œuvre : «C’est un grand gabarit qui, fait rare, n’a pas peur de tenter sa chance. Cela devient rare. C’est comme un Biedermann, un Buch ou un… tiens, oui, un Karapetian.»

Aux deux bouts du terrain, ces nouveautés, complétées par les arrivées porteuses de Natami et Weirich pour redynamiser le secteur offensif, vont-elles faire de l’UNA la surprise de la saison ?

Julien Mollereau