Selon les premiers retours des commerçants, les soldes ont plutôt bien fonctionné malgré la crise sanitaire et économique en lien avec le coronavirus.
La crise sanitaire bousculant les habitudes de la société de consommation, le maintien ou non des soldes avaient donné lieu à plusieurs hypothèses. Entre avancer la date des soldes, l’allonger ou encore la déplacer, toutes les options étaient sur la table avec pour seul et unique but d’aider au mieux les commerces frappés de plein fouet par le confinement. Finalement, les autorités, en adéquation avec les propositions de la Confédération luxembourgeoise du commerce (clc), avaient décidé de maintenir la période des soldes du vendredi 26 juin au samedi 25 juillet, soit la date prévue de longue date.
Une bonne semaine après le dernier jour des soldes, l’heure est au bilan. «Globalement, les retours du terrain sont positifs», explique Claude Bizjak, directeur adjoint de la clc, réaffirmant le bon choix de maintenir la date des soldes et le besoin de donner des repères clairs aux consommateurs. «Le consommateur commence à revenir dans les commerces même si la situation reste toujours difficile pour les commerçants suivant le lieu où ils se trouvent et le type de commerce», souligne Claude Bizjak, avant de préciser : «Il ne faut pas confondre les soldes et la consommation quotidienne.»
Ainsi, le consommateur est retourné faire la chasse aux bonnes affaires et les commerçants ont pu tenter d’écouler les stocks pour mettre en place de nouveaux articles en vitrine. Mais là encore, le coronavirus a changé la donne dans la mesure où le cycle des saisons et des nouvelles collections a été brutalement interrompu.
La crise sanitaire a également changé le comportement du consommateur. «Normalement, une journée shopping pendant les soldes, on fouille, on essaye, on repose, on sort du magasin, on va dans celui d’à côté, on fouille, on essaye puis finalement on retourne dans le premier magasin et ainsi de suite. Avec le virus et les mesures sanitaires, tout a changé. On fouille moins, on essaye moins, donc on achète moins», explique Muriel, qui a l’habitude de consacrer une journée pour les soldes d’été. Pourtant, Muriel a tout de même «trouvé deux-trois bricoles», avoue-t-elle.
Un bon bilan à Esch-sur-Alzette
Du côté de la deuxième ville du pays, Esch-sur-Alzette, là aussi les commerçants tirent un bilan positif de la période de soldes. «On peut dire que le bilan des soldes est positif parmi les commerçants d’Esch-sur-Alzette», confirme le nouveau président de l’Association des commerçants, artisans et industriels de la ville d’Esch-sur-Alzette (ACAIE) depuis février, Nicolas Kremer. Ce dernier, qui succède à Astrid Freis, présidente de l’ACAIE pendant dix ans, ambitionne de redynamiser les commerces de la Métropole du fer. Nicolas Kremer reste d’ailleurs très optimiste pour la suite. «À Esch-sur-Alzette, le consommateur a toujours été présent car contrairement à Luxembourg-Ville, le consommateur vit sur place. Après, pour le moment, cela reste difficile d’organiser des évènements autour du commerce comme des braderies à cause des règles sanitaires», explique-t-il, avant de souligner : «Il faudra attendre les résultats des mois de septembre-octobre» afin de pouvoir parler d’une véritable relance.
Concernant le commerce dans sa globalité, les mois d’été seront peut-être un bon indicateur pour la suite. Habituellement vide en été, les résidents seront peut-être moins décidés à quitter le pays pour profiter de vacances du fait de la situation sanitaire toujours incertaine en Europe et très évolutive. «On espère qu’avec la stratégie touristique accès sur les « vacances à la maison » mise en place par le gouvernement, les chiffres du commerce seront meilleurs cet été qu’habituellement», souligne Claude Bizjack.
Autre motif de satisfaction, la météo a donné un coup de pouce aux commerçants dans la mesure où le beau temps à fait sortir les clients de chez eux. Reste à voir si la tendance va se poursuivre dans les semaines à venir.
Jeremy Zabatta